I L en a fallu du courage et de l'obstination à l'actrice portugaise, qui mène avec succès une carrière internationale, pour monter ce premier film en tant que réalisatrice. Pensez donc, une frêle jeune femme dirigeant des scènes de guerre, avec tanks et militaires ! Eh bien, elle se débrouille pas mal du tout, même si les détails de la reconstitution historique se laissent parfois un peu trop voir et si la construction du récit est un peu trop linéaire.
Ils sont attendrissants, ces « capitaines d'avril », avec leur « révolution qui s'arrête aux feux rouges », comme le dit le cynique de service ; leur idéalisme, qu'ont nourri au lieu de le détruire, les horreurs des guerres coloniales (Angola, Guinée, Mozambique) ; leur naïveté qui n'empêche pas l'efficacité mais les fera rentrer dans leurs casernes, laissant la politique - et la démocratie rétablie - aux mains des « spécialistes ».
On a du mal à y croire mais on a envie d'y croire. D'autant que la réalisatrice sait joindre à son hommage affectueux, filial (c'est grâce à sa mère, journaliste politique, qu'elle a pu rencontrer les capitaines, dont le fameux Maia) de l'humour et parfois du quasi burlesque.
La distribution internationale, co-production européenne oblige, avec, outre les Portugais, un Italien (Stefano Accorsi) et un Français (Frédéric Pierrot) dans les rôles principaux, ajoute à l'aspect un peu hétéroclite du film. Mais témoigne aussi du désordre de cette belle révolution fleurie.
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