La thrombectomie perd sa place dans l’angioplastie coronarienne

Publié le 17/03/2015

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Une étude à contre-courant chez plus de 10 000 patients remet en cause la pratique en routine de la thrombectomie au cours de l’angioplastie réalisée pour infarctus du myocarde (IDM) avec élévation du segment ST (ST +).

Ces résultats surprenants, obtenus par l’équipe canadienne du Pr Sanjit Jolly, ont été présentés hier au congrès de l’American College of Cardiology (ACC) à San Diego.

Absence de bénéfice mais un risque d’AVC

Par rapport à la revascularisation seule (n = 5030), l’angioplastie associée à l’extraction de caillots (n = 5033) n’a pas amélioré le pronostic à 6 mois. Et si le risque relatif au critère composite comprenant la mortalité cardio-vasculaire, les récidives d’IDM, le choc cardiogénique et l’insuffisance cardiaque stade IV n’était pas diminué, de 6,9 % par rapport à 7 % dans le groupe angioplastie seule, le risque précoce d’accident vasculaire cérébral (AVC) était quant à lui augmenté à 30 jours.

Ces résultats vont à l’encontre de l’étude TAPAS, dont les bons résultats avaient fait recommander en routine la réalisation de la thrombectomie manuelle dans le cadre de l’angioplastie coronarienne. Pour le Pr Sanjit Jolly, professeur de cardiologie à l’université McMaster d’Hamilton et auteur principal : « La leçon de cette étude est que l’on ne devrait pas faire de la thrombectomie de façon routinière. (...) Étant donné les effets néfastes observés, ces résultats suggèrent que la thrombectomie devrait être une thérapie de secours en cas d’échec de l’angioplastie ».

The New England Journal of Medicine, publié en ligne le 16 mars 2015
Dr Irène Drogou

Source : lequotidiendumedecin.fr