Le chef de l'Etat a choisi de marquer la 15 e Journée mondiale de lutte contre le sida par une rencontre informelle avec les volontaires de l'association Aides. Cette réunion, qui a eu lieu dans les locaux parisiens de l'association, a permis d'aborder un certain nombre de thèmes comme la discrimination, la prévention, le remboursement des médicaments, la prostitution et le problème des détenus.
« Ce fut pour moi très riche, très enrichissant », a affirmé Jacques Chirac à la douzaine de membres qui ont dialogué avec lui pendant plus de deux heures. De leur côté, par la voix de leur vice-président, Gino Paveglio, les volontaires ont apprécié cette rencontre : elle a été « utile, car nous avons pu dire la réalité du terrain ». En France, le nombre de nouveaux cas s'est stabilisé à 1 600 par an, mais frappe de plus en plus la population hétérosexuelle. C'est une situation « difficile à comprendre et impossible à admettre dans la mesure où nous savons que le sida progresse et que l'on continue à mourir en France du sida », a jugé Jacques Chirac qui appelle à une « mobilisation rapide ».
Au-delà de la situation française, le chef de l'Etat a rappelé qu'un effort plus important doit être engagé sur le plan de la solidarité internationale. Concernant l'accès aux médicaments en Afrique, il a souhaité que cette question soit mise à l'ordre du jour du sommet du G8 qui se tiendra début juin à Evian.
Plus de responsabilité et de générosité
Il appelle à plus de responsabilité et plus de générosité de la part des pays producteurs.
Bill Clinton, de son côté, a porté un jugement sévère sur les dirigeants de la communauté internationale. Relevant, dans une tribune libre du « New York Times », que 95 % des personnes atteintes du virus ne reçoivent aucun traitement, l'ancien président estime que « les futurs historiens assimileront une telle omission à un carnage et à un esprit moyenâgeux ».
Trop de pays refusent toujours, selon lui, d'admettre l'ampleur du problème. Il s'est prononcé pour la mise en place d'un vaste programme de dépistage des populations à risque. « Nous pouvons et nous devons faire plus pour arrêter la progression du sida en traitant davantage les gens qui en sont déjà atteints. »
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