L'agence du DPC lance un dispositif de signalement pour mieux contrôler la qualité des actions

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Publié le 23/01/2018
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Crédit photo : S. Toubon

Le développement professionnel continu (DPC) est sur de bons rails. Selon l’Agence nationale du développement professionnel continu (ANDPC) qui pilote le dispositif depuis juillet 2016, le premier bilan est du moins prometteur, a-t-elle assuré ce mardi lors de ses vœux.

Premier signal positif : l'organisme a enregistré une hausse de 4 % des inscriptions avec 184 248 en 2017 (toutes professions confondues) contre 177 386 l'année précédente. Une augmentation qui se confirme pour les médecins – toutes spécialités – avec 80 859 inscriptions contre 71 005 l'an passé.

Quant au nombre de médecins inscrits à au moins une action DPC, ils sont 46 344 contre 45 567 un an plus tôt. Cette augmentation se vérifie pour la médecine générale avec près de 30 000 généralistes inscrits à au moins une action de DPC – dont 21,4 % pour la première fois. 

Encore des actions hors des clous 

Autre élément de satisfaction : le plan de contrôle renforcé des organismes mis en place par l'agence a permis d'écarter un tiers des dossiers enregistrés en 2016 (506 dossiers rejetés et 2 012 acceptés). Et sur les 10 190 actions analysées, l'organisme en a écarté 20 % après les contrôles administratifs. « ll y a encore des organismes qui proposent des actions non conformes aux orientations nationales ou au public concerné », reconnaît Michèle Lenoir-Salfati.

La directrice générale de l'ANDPC a cité le cas d'une action de formation à la prise en charge des patients en soins palliatifs (proposée aux sages-femmes ou aux pédiatres). « Nous avons aussi beaucoup de dépôt d'actions sur les pratiques non conventionnelles ne rentrant pas dans le champ du DPC comme l'acupuncture, les huiles essentielles ou l'ostéopathie », ajoute-t-elle. 

En 2018, l'agence propose aux acteurs du DPC (participants, tiers...) de l'alerter sur tout « fait portant atteinte à la qualité du dispositif ou à son bon fonctionnement ». Une plateforme de signalement sera accessible dès mars sur son site. « Il s'agit par exemple du niveau pas satisfaisant d'un formateur, de propos porteurs de liens d'intérêts. Nous avons prévu une phase contradictoire avec l'organisme. L'idée n'est pas de sanctionner mais de faire augmenter la qualité des formations. », précise la DG de l'ANDPC.

Formation pluriprofessionnelle en ligne de mire

Outre ce service, l'ANDPC entame plusieurs chantiers pour réajuster le DPC. Objectif : des offres plus adaptées aux évolutions de carrière ou comportant de nouvelles stratégies d'apprentissage (serious game). L'agence met l'accent sur l'interprofessionnalité, axe de développement qui s'inscrit dans la stratégie nationale de santé. Aujourd'hui, seulement 15 % des actions portent sur la coordination interpro. 

« Les professionnels se forment encore trop en silo, 75 % de l'offre est monoprofessionnelle. On souhaite le développement d'un DPC interprofessionnel en soutien du parcours du patient sur le territoire », explique Michèle Lenoir-Salfati. 

Pour 2018, le plafond de prise en charge par l'agence est resté inchangé pour les médecins. Il a été fixé à 21 heures par praticien pour des actions de DPC présentielles ou pas (dont 10 heures maximum pour le non-présentiel), à raison d'une indemnisation de 45 euros par heure. L'enveloppe annuelle pour financer tous les professionnels de santé a été reconduite pour 2018, à hauteur de 173, 2 millions d'euros dont 90 millions pour les médecins.


Source : lequotidiendumedecin.fr