L E jeune réalisateur de « Sitcom » et « Gouttes d'eau sur pierres brûlantes » portait sur la famille et les relations amoureuses un regard critique et provocateur. Rien de tel dans « Sous le sable », histoire simple s'il en est d'une femme qui se refuse à penser la mort de son couple après la disparition de son mari.
Marie et Jean : c'est un vieux couple, vieux pour ces temps modernes puisqu'il dure depuis plus de vingt-cinq ans. Les voici fatigués mais heureux et tranquilles en vacances dans leur maison des Landes. Et puis elle s'endort sur la plage et lui ne revient pas d'une baignade. La vie reprend son cours, comme on dit, et c'est tout ce que raconte le film : Marie fait ses cours de littérature anglaise à la faculté, Marie voit ses amis, Marie se laisse séduire... Et Marie continue à vivre avec Jean.
On peut prendre « Sous le sable » comme la description d'un deuil pathologique, d'un beau cas clinique de déni de la réalité, à la limite du délire psychotique. Mais ce serait réduire le film de François Ozon - et la subtilité de son interprète principale, Charlotte Rampling (il l'a choisie, dit-il au « Film français » « parce qu'il fallait une actrice très belle qui assume son âge » et parce qu' « on ne l'avait pas vu depuis longtemps et (qu'il) voulait donner une autre image d'elle »). Car on y parle surtout de ces sentiments simples et familiers que sont la tendresse conjugale, l'angoisse du temps qui passe, l'angoisse de la perte, le plaisir de séduire. Et la vérité d'une vie qui perd son principal point de repère.
Il y a tout de même ce qu'il faut de haine familiale, avec la terrible scène qui oppose Charlotte Rampling à Andrée Tainsy. Mais « Sous le sable » est avant tout un film d'amour, un amour que Rampling exprime sur un visage toujours lumineux malgré le malheur, changeant sans cesse d'expression, vivant.
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