L'ARS de Bretagne lance une campagne de dépistage après le décès d'une fillette de 4 ans d'une méningite tuberculeuse

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Publié le 15/02/2017

Une fillette de 4 ans est décédée des suites d’une tuberculose, en fin de semaine dernière, à l’Hôpital Sud de Rennes. Le cas a été notifié à l'ARS de Bretagne le 2 février dernier. « La fillette présentait une atteinte méningée mais aussi une atteinte pulmonaire », indique au « Quotidien » le Dr Pierre Guillaumot, médecin-inspecteur de santé publique à l'ARS de Bretagne et directeur adjoint à la Veille et Sécurité sanitaire. « Elle n'était pas vaccinée car elle ne faisait pas partie des populations chez qui le BCG reste recommandé », précise-t-il.

Des investigations ont d'ores et déjà été lancées afin de déterminer l'origine de la contamination et d'identifier les sujets contact. « En raison de la contagiosité – l'enfant était BK+ - une campagne de dépistage va être proposée aux personnes qui ont été en contact avec elle pendant plus de 8 heures dans les 3 derniers mois à moins de 2 mètres », indique le Dr Guillaumot. Sont concernés, les enfants et le personnel de l'école maternelle de Vildé-Guingalan où était scolarisée la fillette, ses proches. Le Centre de lutte antituberculeuse est chargée de mettre en ouvre le dépistage – examen médical, radiographie, IDR. En cas de découverte d'une infection tuberculeuse latente, un traitement antituberculeux est mis en route.

En Bretagne en 2015, 190 cas de tuberculose ont été signalés, dont 7 chez enfants de moins de 15 ans, et 7 cas de méningites tuberculeuses, essentiellement chez des personnes âgées.

Une incidence en baisse

« L’incidence de la tuberculose maladie diminue en France chaque année », souligne le Dr Jean-Paul Guthmann, médecin, épidémiologiste, coordonnateur du programme tuberculose à Santé publique France. Et c'est une tendance longue, observée, à l'exception d'une ou 2 années, depuis 40 ou 50 ans en France et dans la plupart des pays européens. » La baisse s'observe en particulier chez l'enfant. Cette tendance à la baisse a d'ailleurs été l'un des facteurs qui a conduit les autorités sanitaires à suspendre l’obligation vaccinale en juillet 2007. « Nous sommes passés d’une vaccination universelle obligatoire à une vaccination ciblée recommandée chez les enfants à risque de tuberculose », précise le Dr Guthmann.

Parallèlement « le ministère de la santé a demandé à l’InVS de suivre tout particulièrement l’évolution de la couverture vaccinale dans les groupes cibles de ces vaccinations et l’incidence de la tuberculose, en particulier chez les enfants nés après 2007 », poursuit le Dr Guthmann. Un bilan réalisé en 2012 (« Bulletin épidémiologique hebdomadaire » du 12 juin 2012, n° 24-25) ne montrait pas d'impact du changement de politique vaccinale, avec un nombre de cas chez les enfants de moins de 5 ans stable et un nombre de formes graves très faible. « La tendance s'est poursuivie », précise le Dr Guthmann même si chaque année des formes graves sont observées. En 2014, 80 cas de méningites tuberculeuses ont été recensés chez l'adulte et chez l'enfant.


Source : lequotidiendumedecin.fr