« Que ce soit en ville ou à l’hôpital, cette molécule ne doit pas être prescrite pour les patients atteints de Covid-19. » Au lendemain de la recommandation du Haut Conseil à la Santé Publique (HCSP), le ministre de la Santé a signé un décret paru ce mercredi au Journal Officiel révisant les règles de prescription dérogatoire à l'hôpital de l’hydroxychloroquine. S'appuyant sur l'avis du HCSP, le ministère de la Santé observe que les données actuelles disponibles « n’apportent pas la preuve d’un bénéfice de l’hydroxychloroquine, qu’il existe de plus une toxicité cardiaque, particulièrement en association avec l’azithromycine, et que les recommandations internationales, nationales, comme les avis d’experts consultés ne sont pas en faveur de l’utilisation de l’hydroxychloroquine, quelle que soit la gravité de l’infection ».
Le décret paru ce mercredi met fin aux dispositions prises dans deux précédents décrets parus les 26 mars et 11 mai qui prévoyaient que l'hydroxychloroquine et l'association lopinavir/ritonavir (Kaletra) pouvaient être « prescrits, dispensés et administrés sous la responsabilité d'un médecin aux patients atteints par le Covid-19, dans les établissements de santé qui les prennent en charge, ainsi que, pour la poursuite de leur traitement si leur état le permet et sur autorisation du prescripteur initial, à domicile ».
Le ministre de la Santé s'était prononcé pour que ces prescriptions puissent intervenir après décision collégiale et pour des « formes graves », en particulier pour les patients atteints de pneumonie oxygéno-requérante ou d'une défaillance d'organe.
Recadrage des conditions de prescription initiale
En plus de ce décret, un arrêté paru ce mercredi au JO, recadre les conditions de prescription de Plaquenil « dans le respect des indications de son autorisation de mise sur le marché » (maladies auto-immunes, le lupus ou la polyarthrite rhumatoïde). « Le Plaquenil et les préparations à base d'hydroxychloroquine ne peuvent être dispensés par les pharmacies d'officine que dans le cadre d'une prescription initiale émanant exclusivement de spécialistes en rhumatologie, médecine interne, dermatologie, néphrologie, neurologie ou pédiatrie ou dans le cadre d'un renouvellement de prescription émanant de tout médecin », précise l'arrêté.
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