Rapidement, les quotidiens anglais prennent le relais. Le très sérieux « Guardian » fait état de l’ incident, le « Mirror » publie un article alarmiste, le « Daily Mirror » évoque un nouveau cas d’intoxication, le « Manchester Evening News » appelle les parents et les pharmacies à la vigilance…

L’affaire rappelle le phénomène de la Neknomination. Médiatisé fin 2013, ce jeu consistait à consommer de fortes doses d’alcool sous l’œil d’une caméra puis à poster la vidéo sur les réseaux sociaux en invitant deux personnes à relever le défi.

Sauf que, dans le cas du Paracetamol Challenge, la pratique serait largement exagérée. Le site snobes.com, qui se fait la spécialité de tordre le coup aux rumeurs, est le premier à remettre en cause l’ampleur du phénomène. Selon lui, aucune trace du paracetamol challenge sur les réseaux sociaux… hormis des messages lancés pour alerter les internautes du danger d’un tel jeu.

Il y a quelques jours, la police de Coatbridge publiait un nouveau tweet dans lequel elle suggérait que l'affaire pourrait être un simple canular. Par prudence, elle réitérait sa mise en garde.

Des antitussifs détournés à des fins récréatives

En France, le constat est le même. L’ANSM a bien eu connaissance du Paracetamol Challenge à travers la presse, mais aucun signalement ne lui est remonté. L’agence prend pourtant au sérieux ces alertes. En décembre 2014, elle mettait en garde la population sur le détournement des antitussifs à base de dextromorphane, un dérivé morphinique, à des fins « récréatives » chez les jeunes.

Concernant le Paracetamol Challenge, l’agence est plus sceptique. Le paracétamol ne provoque pas d’effet psychotrope, alors que c’est généralement le but recherché à travers ces paris. Toutefois, dans certains médicaments, il est associé à la codéine qui, elle, est susceptible de déclencher, aux doses thérapeutiques, euphorie, dysphonie, sédation, somnolence... Des effets comparables à ceux des opiacés, mais plus rares et plus modérés, souligne le « Vidal ».