Editorial

Le printemps des MSP

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Publié le 08/03/2018
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En 2008, c’était encore un OVNI dans le paysage sanitaire hexagonal. Né dans les déserts médicaux, créé par des pionniers, le modèle de la Maison de santé pluridisciplinaire s’est depuis largement échappé des périphéries. Au point d'être aujourd’hui en voie de banalisation. Pour ses animateurs qui fêteront demain à Nantes les dix ans de ces structures, c’est à la fois un succès et un défi. Ils ont placé leurs Journées 2018 sous le signe de la « révolution dans les soins primaires » et à l’évidence le mot n’est pas trop fort. C’est par ces structures que passeront la plupart des innovations des prochaines années. Elles seront les têtes de pont de la reconquête par les libéraux des territoires de santé et des innovations en matière de prévention, d’accès aux soins et de mode de rémunération. Et, alors que le gouvernement entend doubler leur nombre d’ici à la fin du quinquennat, il est clair que le «virage ambulatoire» ne se fera pas sans elles.

Pour autant, l’avenir du secteur n’est pas écrit. Loin s’en faut. Question de management d’abord. Les héros ne sont pas fatigués, mais ils ne sont plus majoritaires. Certes, les jeunes ne jurent que par le travail d’équipe, mais sont-ils prêts à s’investir autant que les pionniers des MSP ? La gouvernance de ces maisons se pose donc plus que jamais, alors que de nouveaux promoteurs de projets clé en main pointent le nez. C’est aussi le rapport à leur environnement que ces structures vont devoir repenser dans les prochaines années : cabinets en solo, hôpital, ARS, médecine spécialisée… Comment intégrer ces acteurs ?

Jean Paillard

Source : Le Quotidien du médecin: 9646