En France, 5 millions de personnes sont aujourd'hui fragilisées par le handicap qui se présente sous différentes formes (déficience sensorielle, handicap moteur et cérébral). Dans le cadre de l'Année européenne des personnes handicapées et parce que le handicap est l'un des trois chantiers du président de la République, les parlementaires vont s'attacher à réviser la loi d'orientation du 30 juin 1975 qui, à l'époque, avait constitué une étape importante dans la prise en compte des droits de cette population.
Ce travail législatif s'effectuera sous la direction du Pr Jean-Michel Dubernard, président de la commission des Affaires culturelles, sociales et familiales de l'Assemblée nationale, et du député Jean-François Chaussy, membre de cette commission. « Le législateur, les députés et les sénateurs ont le devoir de prévoir, pour ces personnes fragilisées, une pleine et entière assistance. Cela ne saurait se faire sans une législation qui pose les bons principes et prévoit les aides financières adéquates », précise Jean-Louis Debré, président de l'Assemblée nationale.
Lors d'un colloque organisé sur ce thème à l'Assemblée, trois domaines ont été évoqués : l'intégration scolaire et professionnelle, l'accès aux bâtiments et aux transports, et la recherche d'une politique de compensation.
Aujourd'hui, 76 000 enfants handicapés sont scolarisés dans le premier degré, mais seulement 20 000 sont présents dans 300 classes adaptées du second degré. Selon le ministre de l'Education nationale, Luc Ferry, l'objectif est que « nous remplissions notre obligation légale vis-à-vis de tous les enfants handicapés scolarisables. Or, à ce jour, 15 000 d'entre eux, a minima, ne sont pas en situation d'être scolarisés. Il importe aussi que nous améliorons la situation existante, en particulier par la formation des enseignants et des architectes.
L'accueil des familles
Enfin, nous devons optimiser l'accueil des familles d'enfants handicapés qui, pour l'heure, manquent cruellement d'informations ».
Quant à l'accès des adultes handicapés à la vie professionnelle, il est loin d'être suffisant : près de la moitié des entreprises soumises à la réglementation ne respectent pas leur obligation légale d'embauche de 6 % de personnes handicapées.
En ce qui concerne le second point, la députée Geneviève Lévy, auteur d'un rapport remis au Premier ministre en février sur « l'accessibilité des transports aux personnes handicapées et à mobilité réduite », note que, « malgré les efforts consentis depuis une dizaine d'années, les conditions de transport des personnes handicapées ne sont toujours pas suffisantes ». Les raisons, selon elle, sont : une volonté politique insuffisante, un manque d'informations du public concerné et l'incivisme, notamment.
Les compensations à mettre en uvre pour les personnes handicapées sont financières, matérielles et humaines. « Nous préconisons la mise en place d'une allocation de compensation individualisée pour permettre aux personnes ne pouvant travailler de bénéficier d'un revenu minimum », plaide le sénateur Paul Blanc, rapporteur de la mission d'information « Compensation du handicap : le temps de la solidarité » (« le Quotidien » du 16 mai 2003).
L'intégration dans la société passe aussi par d'autres biais, comme le sport. « C'est un moyen indubitable de mieux se sentir dans notre société, plaide Béatrice Hess, championne paralympique. Faisons tous ensemble les efforts nécessaires pour que mon rêve - aujourd'hui réalité - ne soit pas que le mien mais puisse devenir celui de nombreux autres jeunes handicapés. »
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