L E 38e Salon international de l'agriculture (SIA), qui ouvre ses portes dimanche porte de Versailles, à Paris*, est placé sous le signe de la sécurité alimentaire, actualité oblige.
Durant huit jours, professionnels et experts de l'ensemble des filières vont déployer tous leurs efforts de persuasion pour répondre aux questions du public, attendu très nombreux puisque les 1 400 exposants n'accueilleront pas moins de 600 000 visiteurs sur quatre espaces thématiques : l'élevage et les filières animales, l'odyssée végétale, l'agroalimentaire et les produits de la pêche, la nature et les loisirs verts.
Conscient des interrogations qui ont cours sur les OGM, l'Institut national de la recherche agronomique va sortir ses microscopes pour expliquer ses recherches en génétique. Quatre-vingt scientifiques de cinq laboratoires sont mobilisés pour présenter, expérimentations à l'appui, les apports de la génomique pour améliorer les variétés des fruits et de légumes.
Extraction d'un gène d'oignon
Le public pourra visualiser l'extraction d'un gène de la cellule de l'oignon au microscope et observer une plante modèle, l'arabette des dames, une mauvaise herbe devenue la plante fétiche des généticiens depuis qu'ils ont réalisé son séquençage complet.
« L'INRA doit inventer de nouvelles formes de dialogue avec le public », souligne sa nouvelle directrice générale, Marion Guillou, évoquant « la remise en cause et le questionnement » de la science par le public. « La tomate est devenue un sujet de conversation national, ironise l'ancienne directrice générale de l'Alimentation. L'institut, à qui on demandait il y a vingt ans de produire des tomates en hiver et de les conserver longtemps, travaille toujours sur la tomate, mais cette fois pour améliorer son goût et ses apports en termes de santé. »
Mme Guillou estime cependant que la société française n'est pas encore prête à accepter un produit comme la tomate transgénique.
La filière bovine dans son ensemble, avec toutes les associations de races, les éleveurs, les transformateurs, les distributeurs, va de son côté multiplier les animations pédagogiques pour convaincre les consommateurs que la sécurité de la viande bovine produite en France est sans faille. Les associations d'éleveurs, en particulier, vont s'attacher à promouvoir sur leurs stands les signes de qualité associés au Label rouge, ainsi qu'aux certifications de conformité de produits.
Pour la première fois, l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA), qui a pour mission d'évaluer l'ensemble de la chaîne alimentaire, sera présente, avec des experts prêts à répondre à toutes les questions des consommateurs.
L'AFSSA présente pour la première fois
Et naturellement cette 38e édition de « la plus grande ferme de France » n'échappera pas, comme les précédentes, à la célébration des terroirs, avec des producteurs venus des 22 régions françaises pour faire connaître et défendre une production artisanale d'excellence et dont l'authenticité est plus que jamais mise en avant et certifiée.
A noter, en particulier, la présence remarquable du secteur de l'agriculture biologique, vanté comme « l'exemple le plus abouti d'agriculture durable au service de la préservation de la santé et de l'environnement ».
* Du 18 au 25 février, à Paris Expo (porte de Versailles, 75015 Paris), de 9 h à 19 h, nocturne le 23 février jusqu'à 22 h. Entrée : 60 F.
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