Molière n'a jamais été un auteur plaisant. Et cette Ecole des femmes signé par Stéphane Braunschweig suscite un certain malaise. A l'heure de Me-Too, l'essai expérimental, in vivo, où un barbon recueille une enfant de 4 ans, Agnès, et la fait élever loin de la ville et de ses éventuelles tentations pour l'épouser quelques années plus tard rencontre en 2018 un réel écho. En dépit du sujet, cette mise en scène refuse la caricature et ne verse pas dans la dénonciation facile. Ce maître est certes odieux. Mais il est contemporain, tient à son apparence physique et dispose même d'un abonnement dans une salle de sport. sa peur des femmes, sa volonté de domination, sa stupéfaction lorsque Agnès éprouve un désir pour un jeune homme est ici traduite avec une belle intelligence par Claude Duparfait. Il serait même touchant lorsqu'il déclare sa flamme, le pantalon baissé, après toutes ces années de frustation assumée à Agnès qui ne se débarrasse jamais d'une réelle ambiguïté. Cette intelligence du spectacle se cristallise à la fin de la pièce où le happy end, ici, loin de clôturer la pièce, en renouvelle le sens. Cette école est bien une pièce pour adultes avertis.
Jusqu'au 29 décembre à l'Odéon, Théâtre de l'Europe. Durée : 1H50.
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