Les 229 000 IVG enregistrées en 2013 ne s’expliquent pas par un défaut de contraception

Publié le 09/07/2015

Crédit photo : S. TOUBON

Le recours à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) reste relativement stable en France depuis une dizaine d’années, d’après les auteurs d’une étude publiée ce jeudi par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES). En 2013, 229 000 IVG ont été réalisées en France, dont presque 217 000 en Métropole. Ces chiffres correspondent donc à une légère hausse par rapport à 2012 (219 000), alors que la tendance était à la baisse les deux précédentes années, avec 226 100 IVG enregistrées en 2010 et 222 200 en 2011. « Apparemment, il semblerait que cette petite hausse sera suivie d’une petite baisse en 2014. Mais pour l’instant, nous n’avons pas beaucoup d’éléments pour dire s’il s’agit d’un mouvement aléatoire ou d’une tendance », explique l’auteur principale de l’étude, Annick Vilain, contactée par « le Quotidien ».

Seulement 3 % n’ont pas de moyen de contraception

Les auteurs soulignent qu’en 2013, « seules 3 % des femmes, ni enceintes ni stériles, ayant des rapports hétérosexuels et ne voulant pas d’enfant, n’utilisaient aucune méthode de contraception », s’appuyant sur les données de l’enquête Fécond, menée par l’Institut national d’études démographiques (INED). Et ils concluent : « Le nombre des IVG, y compris chez les plus jeunes, ne s’explique pas principalement par un défaut de couverture contraceptive (...) », rappelant que dans une précédente enquête sur les IVG, menée en 2007, « 2 femmes sur 3 ayant eu une IVG utilisaient une méthode contraceptive qui n’avait pas fonctionné, en raison d’un oubli de pilule ou d’un accident de préservatif ». Les chercheuses de la DREES notent que les femmes ont également davantage recours à la contraception d’urgence ; depuis 2005, plus d’1 million de pilules du lendemain et du surlendemain sont vendues chaque année.

Les 20-24 ans sont les plus concernées

C’est parmi les femmes de 20 à 24 ans que les IVG demeurent les plus fréquentes, avec un taux de 28,8 IVG pour 1 000 jeunes femmes, alors que la moyenne est de 15,6 pour 1 000 pour les 15-49 ans. Chez les moins de 20 ans, les taux continuent de décroître, avec 9,5 recours pour 1 000 femmes chez les 15-17 ans, et 21,8 chez les 18-19 ans.

La Guadeloupe en tête de liste

Des disparités régionales subsistent. En Métropole, l’Ile-de-France (IDF) et le sud du pays (PACA, Corse, Languedoc-Roussillon) sont les deux régions où sont réalisées le plus d’IVG (supérieur à 18 IVG pour 1 000 femmes). Certains départements d’Outre-mer (DOM) enregistrent également des taux particulièrement élevés, la Guadeloupe détenant le record avec 40 IVG pour 1 000 femmes.

Les IVG médicamenteuses représentent 58 % du total des IVG. À l’hôpital, 81 % des IVG sont prises en charge dans le secteur public. Si la plupart restent réalisées à l’hôpital, en Métropole, 16 % ont lieu en cabinet, en centre de santé ou en centre de planification ou d’éducation familiale, et se concentrent dans certaines régions, comme le PACA et l’lDF. Dans les DOM, 25 % des IVG sont réalisées en cabinet.

Clémentine Wallace
IVG

Source : lequotidiendumedecin.fr