Les CHU et la médecine générale inspirent la Chine

LA VISITE officielle de Chen Zhu en France n’a pas connu de temps mort. Une intervention au forum mondial des sciences de la vie, à Lyon, suivie d’une étape à la Pitié-Salpêtrière, d’une rencontre avec des post-doctorants chinois, d’un entretien avec Xavier Bertrand, et d’un dîner à l’Assemblée nationale... Le ministre chinois, hématologue et chercheur de renom, est venu rappeler qu’il compte sur la France pour mener à bien sa réforme hospitalière.

Le défi est de taille, dans un pays qui compte 4,5 millions de tuberculeux, 100 millions de porteurs du virus de l’hépatite B, et 150 millions de personnes vivant sous le seuil de la pauvreté – des statistiques livrées par Chen Zhu lors d’une allocution prononcée le 29 mars à l’Académie des sciences, dont il est associé étranger.

L’État chinois, après s’être désengagé de la santé, investit 850 milliards de yuans (91,7 milliards d’euros)pour jeter les bases d’un nouveau système sanitaire, plus équitable, de meilleure qualité, et moins corrompu. L’objectif est de garantir à chaque Chinois un égal accès aux soins en 2020, « quels que soient son ethnie, son sexe, son lieu de résidence, et ses moyens financiers », a précisé le Pr Chen Zhu. Le ministre, qui a fait sa thèse à l’AP-HP (à l’hôpital Saint-Louis), veut s’inspirer des hôpitaux universitaires français pour réformer les hôpitaux chinois. La France, qui tient là une occasion unique de briller en Chine, a saisi la balle au bond. Seize CHU sont prêts à se lancer dans l’aventure. Quatre d’entre eux viennent d’envoyer une délégation en Chine, afin d’identifier les axes de coopération possibles : bonnes pratiques, éthique médicale, relation médecin patient, organisation territoriale des soins... Le tour des villes chinoises concernées devrait être bouclé d’ici à cet été. Un programme d’actions sera mis sur pied les 19 et 20 avril à Pékin, à l’occasion d’un séminaire franco-chinois auquel participera Nora Berra.