L’Ordre national des infirmiers publie les résultats d’une enquête qui reflète les états d’âme de la profession infirmière. Une profession en proie au doute : la moitié des infirmiers salariés du public (51 %) ne s’estiment pas en mesure d’assurer la sécurité des soins en raison de conditions de travail difficiles. Ce taux est de 41 % chez les infirmiers salariés du secteur privé. A contrario, plus de quatre infirmiers libéraux sur cinq (82 %) jugent que leurs soins répondent à une sécurité optimale.
La France recense 520 000 infirmiers, soit deux actifs sur cent. L’enquête porte sur un large panel : 21 244 réponses ont été collectées. Les conditions de travail arrivent en tête des préoccupations des infirmiers, qu’ils soient libéraux ou salariés. La qualité et la sécurité des soins constituent le deuxième item cité, devant la rémunération, les perspectives d’évolution et la sécurité d’emploi.
Les infirmiers sondés, mitigés par rapport à la réforme LMD (licence, master, doctorat) réclament la reconnaissance de la pénibilité de leur travail, tout en se montrant sceptiques par rapport aux coopérations : 65 % à 70 % d’entre eux (les directeurs de soins mis à part) ne sont pas favorables à l’article de loi qui leur transfère certaines tâches médicales sans reconnaissance financière ou statutaire.
Les personnes interrogées ont massivement exprimé leur souhait de voir évoluer leurs prérogatives. Plus des trois quarts revendiquent ainsi le développement généralisé de la prescription infirmière. « Si les infirmiers critiquent sévèrement les coopérations entre professionnels de santé, expose l’Ordre infirmier, ils jugent cependant à plus de 80 % nécessaire de créer de nouvelles spécialités infirmières (masters) : santé au travail, psychiatrie, néphro-dialyse, etc. ». La profession infirmière « souhaite très majoritairement une évolution rapide de son champ et de ses conditions d’exercice » enchaîne l’Ordre, qui demande aux candidats à l’élection présidentielle des engagements concrets sur l’ensemble de ces sujets.
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