LA FÉDÉRATION nationale des infirmiers lance une grève de tous les prélèvements biologiques du 11 au 16 avril, en signe de protestation contre l’éventuelle application de la réforme de la biologie. Celle-ci implique, entre autres dispositions, que les prélèvements en cabinet d’infirmiers soient strictement encadrés et accrédités par un organisme unique, le COFRAC. C’est-à-dire, les rendre impossibles, selon la FNI qui juge la réforme inapplicable. « 70 % des prélèvements sont réalisés par des infirmiers, et ils représentent, pour certains cabinets, jusqu’à 20 % du chiffre d’affaires », explique Philippe Tisserand, président du syndicat. « Cette réforme nous place sous la tutelle du biologiste, qui pourra décider de faire appel à un infirmier libéral pour effectuer le prélèvement, mais plus vraisemblablement favorisera son personnel. Cela conduira indéniablement à baisser le chiffre d’affaires des cabinets ».
La perte serait également immense pour les patients, d’après la FNI. « Nous nous occupons majoritairement de malades chroniques, en sortie d’hôpital, que nous traitons à leur domicile. Il est inacceptable de les obliger à se rendre dans des grosses structures, parfois loin de chez eux, sans compter que nous sommes souvent disponibles à des heures où les laboratoires sont fermés », avance Philippe Tisserand. Le président de la FNI est par ailleurs favorable à la publication, par la Haute Autorité de Santé, de guides de bonnes pratiques pour répondre aux exigences qualitatives du gouvernement. « Mais nous refusons l’accréditation du COFRAC qui est conçue pour le monde industriel, non pour celui de la santé ». 92 syndicats départementaux ont voté la grève à l’unanimité le 24 mars dernier, soutenus par le syndicat national des médecins biologistes. « La balle est dans le camp du ministre de la Santé », estime Philippe Tisserand, qui prévoit une grève très suivie.
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