La dialyse, du « confort »?

Les infirmiers libéraux en grève en Lot-et-Garonne

Publié le 18/11/2009
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VIF ÉMOI à la Fédération nationale d’aide aux insuffisants rénaux (FNAIR).

En effet, la caisse primaire d’assurance-maladie (CPAM) du département du Lot-et-Garonne tire prétexte, selon cette fédération, d’un avenant à la convention nationale des infirmiers, qui ne compte pas les soins aux dialysés dans la liste des soins infirmiers conventionnés, pour assimiler ces soins à des actes non conventionnés, et donc réputés « de confort ». Résultat, les infirmiers libéraux qui exercent dans les différents centres d’autodialyse du département ne bénéficient plus de la prise en charge de leurs cotisations URSSAF par la Sécurité sociale pour les actes concernés, et sont en grève depuis dix jours.

La FNAIR rappelle que les actes d’autodialyse sont pour les patients « une question de survie. Le risque, ajoute-t-elle, est de voir les infirmiers refuser d’effectuer ces soins à la fois complexes, peu rémunérés, et lourds en termes de responsabilité ». La fédération indique que l’autodialyse coûte sensiblement moins cher que la dialyse en centre hospitalier : 59 000 euros par an et par patient, contre 81 500 euros en centre hospitalier. « À vouloir faire de petites économies, on risque de passer à côté des grandes », conclut la FNAIR qui en appelle au ministère de la Santé pour lui poser une question : « Les actes d’hémodialyse sont-ils, oui ou non, des actes de confort » ?

Du côté de la CPAM, la tonalité est légèrement différente. Gilbert Pécouil, directeur de la CPAM du Lot-et-Garonne, s’étonne du ton du communiqué de la FNAIR et rappelle que la non prise en charge des cotisations URSSAF par sa CPAM remonte à la signature de la convention infirmière, et plus particulièrement au printemps 2007. Selon lui, le principe de cette non prise en charge d’une partie des cotisations URSSAF serait effectivement respecté par bon nombre de caisses primaires, contrairement à ce que laisse entendre la FNAIR. Mais c’est à l’occasion d’une rencontre organisée au mois de juin dernier entre la caisse primaire et les infirmiers du département que ces derniers se seraient vus rappeler ce principe de non prise en charge, que beaucoup ignoraient.

Sur le terrain, les choses s’accélèrent. Le collectif interdépartemental d’infirmiers libéraux d’autodialyse (CIDILAD), qui avait engagé des négociations fin octobre sur le sujet avec la CPAM, a lancé un mot d’ordre de grève depuis le 16 novembre, jusqu’au 23. Lundi dernier, douze des 40 infirmiers libéraux d’autodialyse du département étaient en grève, mais le préfet en a réquisitionné 25 pour permettre d’assurer les soins. Le CIDILAD appellera à un autre mouvement de grève entre le 30 novembre et le 4 décembre si rien ne bouge d’ici là.

 H.S.R.

Source : lequotidiendumedecin.fr