LE QUOTIDIEN - Qui sont les membres du Collège des cardiologues ?
Dr GERARD JULLIEN - Le Collège des cardiologues a été créé en 1988 pour réunir les différentes associations régionales de cardiologues s'occupant de FMC. Le Collège rassemble aujourd'hui 23 associations et plus de 2 800 cardiologues libéraux. La présidence change tous les trois ans, et je succède aujourd'hui au Dr Jean-Yves Fragoulet (Angers) qui, lui-même, a succédé au Dr Alain Sébaoun (Paris).
La formation des praticiens, qui était la principale mission du collège à sa création, reste un objectif prioritaire. Nous organisons un congrès annuel qui aura lieu cette année à Marseille, et une journée monothématique. Nous serons ensuite à La Baule où nous traiterons l'insuffisance cardiaque, en juin prochain.
Nous avons également mis en place, il y a dix ans, avec le concours des Laboratoires Servier, un journal faxé qui, deux fois par semaine, informe les membres du collège de l'actualité cardiologique. Un comité éditorial, tout à fait indépendant de notre sponsor, choisit et rédige les articles.
Choisir le fax comme outil de formation il y a dix ans témoignait d'une volonté d'utiliser toutes les possibilités technologiques ; cette attitude est-elle toujours celle du collège ?
Oui. Alain Sébaoun a beaucoup uvré pour développer l'informatisation des cardiologues. C'est un formidable outil de communication et aussi de recherche.
Nous avons mis en place avec le syndicat un serveur central permettant de relier par intranet les cardiologues libéraux. Cela nous permettra d'avoir notre propre outil de mesure de nos pratiques (nombre et type d'actes) que nous pouvons comparer aux données que nous fournissent les caisses d'assurance-maladie. Le Web* est également un formidable outil de liaison et de communication. Nous avons créé un site sur lequel les cardiologues peuvent trouver les informations syndicales et professionnelles, la présentation des travaux du collège, des actualités médicales ; ils peuvent débattre de différents sujets par l'intermédiaire de forums.
Enfin, l'informatique est devenue indispensable au recueil et au traitement des données épidémiologiques. Or, comme je vous l'ai dit, développer davantage des travaux de recherche épidémiologique est un des objectifs de mon mandat.
Des travaux de recherche
Quels sont vos projets ?
Le collège s'est intéressé à l'épidémiologie dès sa création. Ainsi, l'étude OCTAVE II, qui avait pour but de déterminer la valeur pronostique de la MAPA par rapport au système de mesure traditionnel, a montré la supériorité de la pression systolique par rapport à la pression diastolique pour prédire des complications de l'HTA ; les chiffres de pression systolique nocturne étant les meilleurs paramètres pronostiques. Nous souhaiterions maintenant reprendre les données d'OCTAVE pour étudier la valeur de la pression pulsée sur la morbi-mortalité cardio-vasculaire avec un suivi de huit ans. Nous avons également travaillé sur les étiologies des fibrillations auriculaires, ce qui nous a permis d'établir une nouvelle classification publiée l'année dernière dans un congrès international. Par ailleurs, nous sommes en train de mettre en place l'étude SCALE (avec l'aide des Laboratoires GlaxoWellcome) qui comparera l'intérêt de trois types de mesure tensionnelle (MAPA, automesure et mesure traditionnelle) chez des sujets âgés à haut risque cardio-vasculaire avec un suivi de quarante-deux mois. Enfin, nous menons différents autres travaux : photographie des prescriptions pour insuffisance cardiaque en cardiologie libérale ; étude de l'épaisseur intima-média carotidienne chez les sujets à risque...
Un souci de qualité
Ces exemples semblent montrer qu'il est possible de faire de la recherche en médecine libérale...
Nous voulons en effet prouver qu'il est possible de mener des travaux de qualité, avec de bonnes méthodologies, un nombre important de patients et une exploitation rigoureuse des résultats. Les cardiologues libéraux peuvent parfaitement participer à une recherche scientifique de qualité. Nous sommes, par ailleurs, en train de resserrer nos liens avec la Société française de cardiologie, qui vient d'organiser des journées européennes au sein desquelles il y avait une session commune - Collège des cardiologues/Société française de cardiologie - consacrée au postinfarctus. C'est un premier pas vers l'élaboration d'actions communes.
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