Guillaume Rondelet qui fut le professeur de Rabelais à l'université de Montpellier est né dans la capitale du Languedoc le 27 septembre 1507. L'auteur de " Gargantua " se souviendra d'ailleurs de lui puisqu'il servit de modèle pour le personnage du docteur Rondibilis dans son " Tiers livre " .
Médecin personnel du cardinal de Tournon
Alors qu'il avait 18 ans Rondelet vint passer quatre années à Paris. Puis il retourna à Montpellier et y prit le grade de bachelier en médecine. Après un nouveau séjour dans la capitale, il exerça pendant quelque mois en Auvergne avant de reprendre le chemin de Montpellier où il obtint son bonnet de docteur en 1537. Peu après, sur la recommandation du chancelier de la faculté, le cardinal de Tournon en fit son médecin personnel. Il accompagna alors le prêlat dans tous ses voyages, notamment en Italie et aux Pays-Bas. Rondelet profita de ces pérégrinations pour enrichir ses connaissances en ichtyologie car il était fasciné par le monde des poissons.
[[asset:image:2806 {"mode":"full","align":"","field_asset_image_copyright":[],"field_asset_image_description":[]}]]En 1545, à la mort de Pierre Laurens, il devint titulaire de la chaire de médecine à la Faculté de Montpellier et son influence ne cessa pas alors de grandir auprès de ses confrères. Il plaida auprès d'Henri II, dès sa nomination, pour faire construire'un amphithéâtre dans la faculté. Celui-ci permit à Rondelet de faire désormais ses démonstrations par la dissection de nombreux cadavres.
Organisateur du premier cours officiel de botanique
En 1550, le médecin montpelliérain organise le premier cours officiel de botanique en France, et fut ainsi le précurseur des herborisations dans les garrigues montpelliéraines, cévenoles et pyrénéennes. Il créa aussi un premier jardin botanique sous la forme d’un Hortulus installé intra-muros dans la cour intérieure de l’antique Ecole de Médecine.
En 1556, Rondelet fut nommé chancelier de la Faculté de Montpellier après la mort de Jean Schyron. Ses ouvrages de médecine (" Methodus de materia medicinali" et "Compositione medicamentorum Palavii " furent alors publiés à son insu, ce qui le mit fort en colère car, selon Jean Astruc, " il composait avec beaucoup de précipitation, sans avoir réfléchi sur ce qu'il voulait dire, et sans avoir pensé à mettre en ordre sa matière".
Une passion pour les poissons
Mais c'est son traité sur les poissons, " De piscibus marinis, libri XVIII, in quibus veræ piscium effigies expressæ sunt ", paru à Lyon en 1554, qui assura à Rondelet sa renommée. Il y décrit 244 espèces de Méditerranée. Les épigrammes qui accompagnent les figures sont l'oeuvre de François Boussuet (1520-1572), un médecin qui s’adonnait également à l’étude des sciences naturelles et à la poésie.
Très critique pour les textes anciens, Rondelet rejettet dans son traité tout ce qui lui peut paraître être une fable. Les quatre premiers livres traitent des généralités des poissons. Presque tout est emprunté d'Aristote et de Théophraste. Le reste parle des poissons en particulier : chacun y est exposé sans ordre déterminé, si ce n'est que Rondelet sépare ceux de mer et ceux d'eau douce. Il n'y a ni genre, ni famille. Rondelet termine son ouvrage sur ces mots : « Or s'il en i a qui prennent les choses tant à la rigueur, qui ne veulent rien apparouver qui ne soit du tout parfait, je les prie de bien bon cueur de traiter telle, ou quelque autre histoire parfaitement, sans qu'il i ait chose quelconque à redire et la receverons é haut louerons bien vouluntiers. Cependant je scai bien, et me console... avec grand travail... qu'on pourra trouver plusieurs bones choses e dignes de louages ou proufit é contentement des homes studies é à l'honneur é grandissime admiration des tres excellens é perfaits œuvres de Dieu. »
Rondelet est mort le 30 juillet 1566.
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