Inceste et complexe d'Electre, comme tous les contes de fées, Peau d'âne n'est pas qu'une charmante histoire de princesse délicate et courageuse. Mais après Charles Perrault et Jacques Demy, l'actualité en livre cette semaine une version démultipliée glaçante.
L'âne du roi chiait des pièces d'or. S'il n'est plus question aujourd'hui d'un animal unique et magique, victime du feint caprice d'une gamine, un trésor reste au centre de l'affaire. Car le dernier avatar du conte met en scène des milliers d'animaux, dépecés pour leur cuir par des trafiquants africains. La filière achemine le butin vers la Chine et son marché… médicinal. Riche en gélatine, la peau d'âne est en effet utilisée en médecine traditionnelle pour lutter pêle-mêle contre les vertiges, les effets de l'âge, l'anémie, les insomnies ou retarder la ménopause.
Il y a eu des alertes au Nigeria. L'été dernier, les autorités du Burkina Faso ont pris des mesures pour contenir ce trafic. Lundi, c'est le site de vente en ligne sud-africain Gumtree, l'équivalent de notre « Bon Coin », qui a banni les ânes de son « catalogue » pour freiner le massacre.
Il était donc une fois un site sur lequel il était impossible d'acheter non seulement un âne ou une mule mais également leurs peaux ou tout autre produit dérivé.
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