Perturbateurs endocriniens :Hulot, Bové, Autissier, tous contaminés...

Publié le 23/02/2017
Nicolas Hulot

Nicolas Hulot
Crédit photo : COP PARIS / Flickr

L’ONG Générations Futures a réalisé une enquête sur les perturbateurs endocriniens à partir des cheveux de sept personnalités écologistes et le constat est sans appel : personne n’y échappe. Nicolas Hulot, José Bové, Yannick Jadot, la navigatrice Isabelle Autissier, le photographe Yann Arthus-Bertrand, l'ex-ministre de l'Ecologie Delphine Batho et la documentariste Marie-Monique Robin ont tous été passés au peigne fin et partout "un cocktail important de nombreux perturbateurs endocriniens" a été retrouvé note l’ONG dans son rapport. L'analyse réalisée pour Générations Futures a porté sur quatre familles de perturbateurs: bisphénols, phtalates, PCB (polychlorobiphényles) et pesticides. Deux cents molécules ont été recherchées.

Isabelle Autissier arrive nettement en tête du palmarès, avec 68 perturbateurs retrouvés, contre 36 pour la personnalité la moins contaminée, la députée Delphine Batho. 48 à 51 PE ont été retrouvés chez José Bové, Yann Arthus-Bertrand, Nicolas Hulot et Marie-Monique Robin. 19 seulement chez Yannick Jadot, mais aucune recherche sur les PCB n'a pu être effectuée, son échantillon de cheveux étant insuffisant.

"Ça fait quand même un peu un choc", s'est exclamée la navigatrice et présidente du WWF, au cours d'une conférence de presse. "Parce que je fais tout bien: j'essaie de manger bio, je ne me mets pas de trucs affreux sur la peau, je fais mon ménage avec du vinaigre... " Ce résultat souligne l'importance du "parcours de vie", a-t-elle relevé. "Pendant quinze ans, j'ai traîné dans des chantiers de construction de bateaux où on passe son temps à manipuler des saloperies avec de grosses têtes de mort dessus des solvants, des résines, des plastifiants."

Ces résultats montrent que "même si on fait attention à ce qu'on mange, à l'environnement où on vit, on est quand même exposé à une série de polluants", souligne le directeur de Générations Futures, François Veillerette. "Vous avez les polluants auxquels vous avez été exposés ces trois derniers mois, qui sont passés directement dans le sang, et des produits que vous avez hébergés dans votre corps il y a longtemps", explique-t-il. Ces molécules "persistantes dans le corps, le sont aussi dans l'environnement", souligne-t-il.

L'Union européenne peine à se mettre d'accord sur une définition des perturbateurs endocriniens qui permettrait de prendre des mesures réglementaires pour limiter leur impact sur la santé. Elle doit à nouveau tenter d'y parvenir le 28 février. "Si ça ne bouge pas au niveau européen, il faut, comme on l'avait fait avec le bisphénol dans les biberons, prendre un certain nombre de décisions", a estimé Delphine Batho, réclamant une grande campagne contre ce "scandale sanitaire", comme celles menées contre le tabac.


Source : lequotidiendumedecin.fr