"Quand j’ai des choses à dire, je le dis"

Loin d’être échaudée par cet épisode le Dr Héliès-Soulié considère qu’il est important que les médecins puissent s’exprimer sur des problèmes de santé publique. « J’ai 38 ans d’exercice, 25 ans d’exercice syndical. Je me considère comme une femme posée et prudente mais quand j’ai des choses à dire je le dis. J’ai la réputation de parler clair mais quand je me trompe je le reconnais ». La généraliste, dont l’activité principale est désormais l’hypnose et qui fut longtemps la présidente du Syndicat national des médecins de groupe (SNMG) est tout de même consciente des règles du jeu médiatique. « Sur un entretien de 45 minutes on garde une phrase ou deux, parfois sorties de leur contexte. Dans le reportage quand j’évoquais une non-assistance à personne en danger, je ne visais pas les pommiculteurs mais les agences de santé qui doivent prendre des mesures. Ce n’était pas un contre-sens mais tout de même un peu sortie de son contexte, » reconnaît-elle.

A un an de la retraite et après de nombreuses années en première ligne sur le sujet, la généraliste a aujourd’hui un peu passé le témoin sur les pesticides. « On a un rôle de sentinelle, mais aujourd’hui ce n’est plus mon combat. Je suis là pour passer le relais à des médecins plus jeunes qui alertent sur le sujet. J’ai un rôle de transmission ».