Peut-on trancher dans le vif au cours d’une année d’échéance électorale majeure ? Il ne faudra pas compter sur l’assurance maladie pour jouer le rôle de trublion. Alors que le déficit envisagé pour la branche maladie est estimé à 31 milliards d’euros en 2021, des pistes d’économie sont envisagées pour 1 milliard d’euros. Afin de freiner l’envolée des dépenses, elle opte pour les recettes traditionnelles qui n’ont pas toujours fait la preuve de leur efficacité. Le rapport 2021 charges et produits le reconnaît honnêtement. « Les taux d’atteinte des objectifs d’économies de maîtrise médicalisée diminuent depuis plusieurs années. Cette baisse s’explique notamment par le fait que ces économies ont beaucoup reposé sur les médicaments de médecine générale dont le champ est en partie aujourd’hui épuisé », peut-on lire dans le rapport. Pour autant, ce sont ces mêmes classes thérapeutiques qui sont majoritairement visées pour générer des économies. Citons la « juste prescription » des inhibiteurs de la pompe à protons qui doit produire 30 millions d’euros d’économies. Le paracétamol est également concerné afin d’en promouvoir le bon usage. « L’usage du paracétamol se banalise alors qu’il constitue la première cause de greffe hépatique d’origine médicamenteuse en cas de surdosage. » Les économies attendues s’élèvent là à 10 millions d’euros. Enfin, des efforts sont attendus en diabétologie avec davantage de prescriptions pour la metformine au lieu et place des classes thérapeutiques plus récentes. On ne fera pas l’économie du rappel sur les benzodiazépines. Principale exception à ces médicaments conseillés en priorité par les médecins généralistes, les inhibiteurs des CDK 4 et 6, prescrits dans le cancer du sein, sont pointés du doigt par le régulateur. 22% des ordonnances seraient non conformes par rapport aux indications thérapeutiques remboursables. Enfin, la prescription de génériques et de biosimilaires doit faire l’objet de mesures incitatives. Au-delà des médicaments et des dispositifs médicaux, l’assurance maladie appelle à développer les transports partagés. Et serait prête à partager les bénéfices avec les bons élèves du transport sanitaire. Dans ce contexte, l’hôpital n’est guère ciblé par ces mesures. Peu d’économies lui sont demandées « alors même que le virage ambulatoire et la pertinence des soins à l’hôpital sont des priorités stratégiques ». Bref domine ici le message pédagogique à destination des Français. La rupture, voire l’austérité, seront pour plus tard.
Rapports charges et produits assurance maladie
Pistes d'économies, 2022, une année de transition
Publié le 01/07/2021
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Dans ses pistes d’économies pour 2022, l’assurance maladie opte pour les recettes traditionnelles au lieu et place de l’audace. Alors que le déficit de la branche maladie devrait dépasser les 30 milliards d’euros, elle vise seulement à générer 1 milliard d’économies. Revue de détails.

Crédit photo : BURGER/PHANIE
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Source : lequotidiendumedecin.fr
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