Entre ratés d’enquêtes et guerres des polices, Six quatre a été écrit par l’un des auteurs de polars les plus vendus au Japon (un million d’exemplaires lors de sa sortie en 2014), Hidéo Yokoyama, ancien journaliste d’investigation. Le nom de code de l’affaire Six-quatre correspond à l’année 1989, soit à l’an 64 du règne de l’empereur Shôwa. A 100 km de Tokyo, une fillette avait alors été enlevée et assassinée. Le ravisseur avait réussi à fuir avec la rançon sans être arrêté. L’inspecteur Mikami devenu quatorze ans plus tard commissaire chargé des relations publiques (entre la police et la presse) faisait partie de l’équipe. Il cherche également à comprendre où se trouve sa propre fille disparue. L’auteur mêle à la fois histoires intimes et enquêtes. Il dresse un portrait rigoureux et sans concession de la société japonaise. La police notamment en prend pour son grade. Le commissaire Mikami est tiraillé entre la police centrale de Tokyo qui souhaite reprendre la main en organisant une rencontre avec le père de la victime du six-quatre et la police judiciaire locale qui reste sur son quant-à-soi. En effet, le service qui s’occupait de l’enquête du six-quatre est nimbé d’un mystère sur les raisons réelles de son échec. Dommage tout de même que le lecteur doive attendre un bon tiers du livre pour connaître un premier dénouement. Un polar psychologique et complexe passionnant !
Six-quatre de Hidéo Yokoyama, édition Liana Levi, 616 pages.
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