Pollution intérieure : exit tabac, cannabis, encens, friture et détergents !

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Publié le 18/05/2017
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Crédit photo : VOISIN/PHANIE

Contrairement aux idées reçues dans le grand public, l’air dans les maisons est souvent plus pollué qu’à l’extérieur. Mais d’où viennent les particules qui s’invitent ainsi chez soi ? Une équipe de chercheurs de l’Université de San Diego s’est penchée sur la question et a cherché à découvrir les principaux facteurs qui contribuent à la pollution intérieure. Leurs travaux publiés dans PLOS ONE, montrent que, sans surprise, la fumée de cigarette serait la source majeure de polluants, mais les produits nettoyants, la cuisine, les bougies ou le cannabis nuisent aussi de manière importante à la qualité de l’air.

Pour parvenir à ces résultats, les scientifiques ont recruté près de 300 familles vivant à San Diego incluant au moins un enfant, de 14 ans maximum et un fumeur. Ils ont ensuite installé des moniteurs pour mesurer la qualité de l’air : un dans la chambre d’enfant et l’autre à proximité du lieu où l’on consomme du tabac. Les appareils ont donc mesuré le taux de particules fines allant de 0,5 à 2,5 µm, un intervalle qui permet de prendre en compte les poussières, spores fongiques, émissions automobiles et autres sous-produits de combustion. Les particules de cette taille ont un impact notable pour la santé humaine car elles peuvent atteindre les poumons et engendrer bien des complications autant respiratoires que cardiovasculaires.

Le tabac double le nombre de particules dans l’air ambiant

Au bout de trois mois, les moniteurs ont été retirés des maisons et les variations des niveaux de particules relevées ont été mises en corrélation avec les données acquises sur les activités courantes des occupants. En effet, les chercheurs ont questionné à deux reprises les membres de la famille sur leurs occupations aux différents moments de la journée comme le fait de cuisiner, fumer ou faire le ménage. Ainsi, les logements où les personnes ont reconnu fumer à domicile présentaient des taux de particules presque deux fois supérieure par rapport aux habitations où ce type de comportement était exclu. En outre, ces particules contenaient de la nicotine bien sûr et des sous-produits de combustion,  connus comme dangereux pour la santé, surtout celle des enfants. Constat intéressant : la consommation de cannabis contribue presque autant à la pollution intérieure que le tabac. De même, brûler des bougies ou de l’encens, faire frire de la nourriture dans l’huile et la vaporisation de produits ménagers augmentent le nombre de particules dans l’air.

« Notre but principal était de comprendre ce qui se passait dans les maisons pour augmenter les taux de particules présentes dans l’air et rendre l’environnement malsain pour les enfants », souligne John Bellettiere, doctorant et co-auteur des travaux. Apparemment, l’équipe va à présent se concentrer sur la marijuana et va tâcher de savoir si le fait d’en fumer chez soi ne se traduit pas par une exposition aux sous-produits de combustion et aux cannabinoïdes pour l’entourage.


Source : lequotidiendumedecin.fr