« Le but du "Grenelle de la santé" est de gagner du temps : dans un an, il y a des échéances électorales décisives », a déclaré, lors d'une conférence de presse, organisée en marge du sommet santé, le Dr Jean-Luc Préel, député de Vendée et secrétaire national de l'UDF chargé de la protection sociale.
Hervé Morin, délégué général de l'UDF, a fustigé pour sa part la politique de maîtrise des dépenses qui fait des médecins « des boucs émissaires ».
« Nous sommes persuadés qu'il y a des économies à faire, mais elles ne se feront pas avec le bâton et la verge. Martine Aubry et Elisabeth Guigou font la même chose qu'Alain Juppé et Jacques Barrot (qui était ministre du Travail et des Affaires sociales dans le gouvernement d'Alain Juppé, NDLR) à une époque », a ajouté le député de l'Eure.
Pour une maîtrise médicalisée individuelle
Puisque « tout a échoué », il faut, selon l'UDF, que « la santé redevienne un enjeu politique majeur », en particulier pour l'élection présidentielle de 2002. Jean-Luc Préel a rappelé les grandes lignes de sa motion en faveur d'une décentralisation de la politique de santé, qui a été adoptée en décembre 2000 au congrès de l'UDF à Angers.
L'UDF propose une « régionalisation effectuée de manière pragmatique et par l'expérimentation ».
A terme, cette décentralisation nécessite l'octroi de « moyens humains et financiers » pour les observatoires régionaux de santé, « des conférences régionales de santé rénovées élues par collèges » (chargées notamment de veiller à l'adéquation de l'offre de soins aux besoins évalués par elles), ainsi que la mise en place d'agences régionales de santé (compétentes à la fois pour les établissements hospitaliers, l'ambulatoire et la prévention).
Au nom de la « responsabilisation des professionnels et des malades », l'UDF défend l'idée du carnet médical obligatoire et « une maîtrise médicalisée individualisée, basée sur des bonnes pratiques et les références avec évaluation et sanction par la profession ». Elle envisage aussi une révision du statut de praticien hospitalier « tenant compte de la responsabilité et de la pénibilité », avec des contrats renouvelés tous les cinq ans.
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