Faut-il infuser au théâtre une culture rock pour lui donner une nouvelle jeunesse ? Un tel traitement infligé à ce Richard III, ne convainc guère. Le « pire héros » du théâtre occidental, multi-récidiviste du meurtre n’effraie même pas le spectateur du théâtre de l’Odéon. Son attention flotte au grè des effets lumières en noir et blanc ou de la musique. L’ambiance prime sur l’effroi. Pourtant, les comédiens ne déméritent pas. On entend le texte, les mots qui ne sont jamais sacrifiés. Simplement, ils glissent là sans nourrir une vision tragique, celle où le mal absolu se moque de tous les obstacles pour s’emparer du pouvoir. « Même pas peur », peut-on résumer au final d’un spectacle de 4h30. Pourtant, l’un des moments forts de cette représentation explore et met en scène cette ambiguïté. La prise de pouvoir de Richard se joue lors d’un meeting populaire. Les instruments de manipulation employés par les âmes damnées du tyran relèvent bien de la liturgie utilisée lors des grand’ messes des concerts rocks. Pourtant, la dénonciation échoppe au dernier moment sur la volonté affichée du metteur en scène de privilégier le spectacle au détriment du sens. Dommage. En attendant cette esthétique ravit les jeunes qui découvrent la pièce. Est-ce un moindre « mal » ?
Théâtre
Richard III en concert…
Publié le 21/01/2016
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Crédit photo : Richard III © Brigitte Enguérand
Richard III de William Shakespeare, mise en scène Thomas Jolly, Odéon théâtre de l’Europe, jusqu’au 13 février 2016.
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Source : lequotidiendumedecin.fr
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