Dialyse péritonéale :

Ses atouts en 2017

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Publié le 13/04/2017
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Longtemps, les études ont cherché à distinguer les méthodes de suppléances par la survie. En 2016, l’éditorial (1) de Lee MB. a recadré la problématique. Il invite à centrer les « outcomes » sur la qualité de vie et ce qu’attendent les patients des traitements, et à oublier la « survie » qu’aucune étude prospective randomisée ni ajustement ne peut évaluer. « Le néphrologue se préoccupe de la qualité de vie de ses patients. Environ 40 % d’entre eux choisissent la dialyse péritonéale (DP) à domicile si on leur donne le choix entre les différentes méthodes de traitement " note le Pr Lobbedez.

Il s’interroge : « en France, où il y a des infirmières à domicile, pourquoi la place du traitement de suppléance est-elle sous représentée comparativement à d'autres pays développés ? Nos patients seraient-ils différents ? »

Les progrès changent la donne

Les nouvelles solutions de dialyse préservent la membrane péritonéale et pourraient aussi avoir un effet bénéfique sur la fonction rénale résiduelle à un an (2). Les stratégies thérapeutiques actuelles permettent de réduire l’exposition au glucose, améliorant l’équilibre glycémique des diabétiques (3). Les solutions biocompatibles sont associées à une diminution du risque d’infection péritonéale. Il est en revanche difficile d'estimer leur effet sur la survie des patients.

La compréhension du rôle des acquaporines permet de mieux surveiller l’évolution de la fonction de la membrane péritonéale, d’anticiper la fibrose, et probablement de prévenir la survenue de la péritonite encapsulante, complication rare mais grave du traitement (4). Le rôle des centres de traitement dans le devenir des patients est un sujet actuel de recherche « Des études (dont une du service, à paraître dans le NDT), démontrent l’effet de l'organisation du sur le risque d'infection péritonéale » note le Pr Lobbedez.

Dans ce contexte, la santé connectée arrive au domicile des patients avec des dispositifs permettant une meilleure communication entre les centres référents (directement ou par Cloud). « Le patient s’implique, peut alerter des équipes d’infirmières spécialisées. Reste à les mettre en place, mais la vie des patients va changer » conclut le Pr Lobbedez.

D’après un entretien avec le Pr Thierry  Lobbedez, CHU de Caen

(1) Lee MB et al. Clin J Am Soc Nephrol. 2016; 11:1083-7
(2) Yohanna S. et al. Clin J Am Soc Nephrol. 2015 ;10:1380-8
(3) Li PK, et al.J Am Soc Nephrol. 2013;24:1889-900
(4) Morelle J. et al.J Am Soc Nephrol. 2015;26:2521-33.

Dr Sophie Parienté

Source : Bilan Spécialiste