L’association SOS Médecins a annoncé vendredi dernier qu’elle n’interviendrait plus, sauf urgence, dans une parcelle d’un quartier sensible de La Bastide, à Limoges, à la suite de plusieurs actes d’incivilité. « Nous ne souhaitons plus prendre de risques, nous avons huit remplaçants. C’est à titre de prévention », prévient le Dr Fabrice Massoulard, président de l’association à Limoges.
En juin et septembre dernier, plusieurs voitures de SOS Médecins ont été caillassées et vandalisées au niveau de l’impasse Camille-Pissaro. « Les responsables ont également dérobé des papiers personnels aux médecins », explique le Dr Massoulard. Lors d’une assemblée générale organisée il y a 15 jours, les 13 médecins titulaires ont voté à l’unanimité pour ne plus intervenir jusqu’à la fin de l’année dans cette zone sensible. « Nous n’interviendrons qu’en cas d’urgence et nous serons accompagnés par la police », poursuit-il. « Nous avons souhaité réagir avant qu’il ne se passe un incident grave mais c’est une décision difficile à prendre car cela pénalise le reste des habitants », souligne Fabrice Massoulard.
Ce n’est pas la première fois que l’association SOS Médecins de Limoges suspend son activité. Il y a deux ans, elle avait également décidé de ne plus intervenir pendant un mois dans un autre quartier sensible de la ville pour les mêmes raisons.
Le soutien de l’Ordre
Le conseil départemental de l’Ordre de la Haute-Vienne a soutenu la décision des médecins et s’apprête à mettre en œuvre le protocole national « Santé, sécurité, justice, Ordres » pour assurer la sécurité des professionnels de santé, le plus rapidement possible. « Ce protocole peut se décliner dans les régions en fonction des spécificités locales. Les médecins seront accompagnés par la police, mais d’autres solutions sont proposées comme un numéro spécial entre la police et le médecin ou encore un système de géolocalisation », a indiqué le Dr Philippe Bleynie, secrétaire général du conseil départemental de l’Ordre de la Haute-Vienne. Le protocole est en phase de finalisation. Il s’appliquera aussi aux médecins assurant la permanence des soins. « On s’active beaucoup, l’insécurité des médecins est un problème dont il faut se soucier », a souligné le Dr Bleynie.
Plusieurs agressions de professionnels de santé de SOS Médecins ont été signalées aux autorités ces dernières années notamment dans l’Essonne, le Gard et l’Isère conduisant à un retrait provisoire des médecins.
Selon le bilan 2015 du Conseil national de l’Ordre des médecins, 901 fiches de déclaration d’incident ont été déclarées en 2014. Un chiffre supérieur de 27 % à la moyenne annuelle de l’Observatoire de la sécurité des médecins, qui recense le nombre d’incidents déclarés (agressions verbales, physique, menaces, vols, atteintes aux biens...) chaque année depuis 2003.
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