Sport et diabète : intérêt et recommandations

Publié le 06/02/2001
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« L A notion d'activité physique doit être différentiée de la pratique du sport », rappelle le Dr Jean-François Gautier (service de diabétologie, hôpital Saint-Louis, Paris). Depuis quelques années, le niveau habituel d'activité physique est reconnu comme un facteur déterminant de l'état de santé des individus et des populations. On sait en effet que, indépendamment de l'âge et de la corpulence, la pratique régulière d'une activité physique est associée à une réduction du risque de mortalité (toutes causes confondues), de maladie cardio-vasculaire en général, et de maladie coronarienne en particulier, ainsi que de certains cancers (côlon). L'effet de l'activité physique sur la morbidité cardio-vasculaire peut s'expliquer par une amélioration des anomalies du syndrome plurimétabolique (obésité abdominale, insulinorésistance, hypertension artérielle, dyslipidémies, anomalies de la fibrinolyse...).

« L'activité physique régulière, y compris les activité de la vie quotidienne telles que la marche, diminue le risque de survenue de diabète de type 2 à l'âge adulte dans la population générale et chez les sujets prédiabétiques », poursuit le Dr Gautier. Partant de ce constat, les diabétologues considèrent que la pratique d'activités physiques fait maintenant partie intégrante du traitement des diabétiques de type 2. D'un point de vue physiologique, les exercices physiques agissent sur la métabolisme du glucose - effet hypoglycémiant en aigu et amélioration de la sensibilité à l'insuline - et sur les autres facteurs de risque cardio-vasculaire : diminution de la graisse viscérale, modifications du profil plasmatique des lipides dans un sens moins athérogène (augmentation du HDL cholestérol et diminution des triglycérides), enfin, amélioration du profil tensionnel.

Risque d'hypoglycémie chez les diabétiques de type 1

« Chez les diabétiques de type 1, la place de l'activité physique et du sport est souvent remise en cause car elle pourrait être source d'instabilité glycémique », analyse le Dr Gautier. Ces malades, en effet, présentent à l'effort des risques d'hypoglycémie lorsque la dose d'insuline injectée avant effort est trop élevée, et, à l'inverse, en cas d'insuffisance d'apport en insuline, il existe un risque d'hyperglycémie et de cétose. De nombreux facteurs influencent les conséquences métaboliques de l'exercice musculaire : la durée et l'intensité de l'effort physique, le moment où il est réalisé par rapport au dernier repas et à la dernière injection d'insuline, le type de traitement insulinique, la glycémie au début de l'exercice, le poids, la taille et la condition physique du patient.

Les recommandations de l'ALFEDIAM

Afin de limiter les incidents liés à l'effort chez les diabétiques de type 1, l'ALFEDIAM a émis des recommandations à visée des patients désirant effectuer une activité sportive : programmer l'activité une ou deux fois par semaine et, dans la mesure du possible, se placer dans une situation reproductible, diminuer les doses d'insuline couvrant la période de l'activité si la glycémie capillaire est inférieure à 8 mmol/l. Ces mesures doivent être accompagnées d'une détermination de la glycémie capillaire avant l'effort : si cette valeur est inférieure à 8 mmol/l il convient de prendre au moins 15 g de glucides avant de commencer l'activité sportive ; si elle se situe entre 8 et 14 mmol/l, l'exercice peut être réalisé sans risque si elle est supérieure à 15 mmol/l, il faut s'assurer de l'absence de cétonurie, qui nécessiterait de reporter l'activité sportive. Enfin, l'autosurveillance doit être poursuivie pendant (lors des pauses ou de la mi-temps) et après l'exercice, afin d'adapter les doses suivantes d'insuline et d'assurer une prise glucidique adéquate.

Une conférence de presse organisée par les Laboratoires Lilly, à l'occasion de l'arrivée à Paris de Martin Mes, marathonien diabétique.

Dr Isabelle CATALA

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6851