L'arrivée des tests de diagnostic rapide du streptocoque (Strepto-tests) en pratique médicale courante, est annoncée. Mais, si l'acceptabilité du test auprès des médecins est déjà connue pour être excellente, aucune étude ne s'est intéressée au patient lui-même. Comment va-t-il accepter ce nouvel outil diagnostique ? Quelles sont ses attentes ? Existe-t-il un profil de patients « favorables » au test ? Telles sont les questions auxquelles se propose de répondre l'étude MUST, mise en place par les Laboratoires Abbott, auprès de 2 500 médecins généralistes, répartis sur l'Hexagone.
Dix mille patients de plus de 15 ans
Cet essai prospectif transversal va analyser l'acceptabilité du Strepto-Test auprès de 10 000 patients, de plus de 15 ans, présentant un tableau clinique d'angine aiguë depuis moins de 48 heures. MUST a également pour objectif de comparer les attentes et les besoins des patients et des médecins ainsi que l'impact des tests sur la prescription d'antibiotique. Les deux études préliminaires, menées dans des régions pilotes (Bourgogne et GRAPH), ont déjà montré une réduction de 49 % à 57 % des prescriptions antibiotiques.
« Dans la lutte contre l'émergence de résistances bactériennes, il semble que les choses soient enfin sur le point de changer grâce au Strepto-Test, a dit le Pr Peyramond, de l'hôpital de la Croix-Rousse (Lyon). Le dogme qui consiste à traiter systématiquement toutes les anginesa un coût et des conséquences écologiques considérables. » La prescription systématique d'une antibiothérapie devant un tableau d'angine aiguë représente, en effet, 10 % de l'ensemble des prescriptions annuelles d'antibiotiques sur 80 à 90 millions par an. Sachant que de 75 % à 90 % des angines de l'adulte (60 % à 75 % de l'enfant) sont d'origine virale, on peut évaluer à 5-6 millions le nombre de prescriptions inappropriées pour cette seule pathologie.
Information simple et personnalisée
« En pédiatrie, une meilleure utilisation des antibiotiques passe par une information médicale simple et personnalisée, a rajouté le Pr Antoine Bourrillon, de l'hôpital Robert-Debré (Paris). L'information est d'autant plus importante que les parents ont une attitude ambivalente face aux antibiotiques, en émettant simultanément une demande et un refus. »
Les prescriptions inadaptées ne sont pas seules en cause dans l'émergence de résistances. Les erreurs les plus significatives portent sur les doses, le plus souvent insuffisantes, le non-respect des caractéristiques pharmacocinétiques (2/j au lieu de 4/j, par exemple), des durées de prescription trop brèves, le traitement étant souvent arrêté par le patient lui-même. « Enfin, a rappelé Bertrand Legall, directeur de la division pharmacie d'Abbott, l'industrie a également un rôle à jouer.L'utilisation excessive d'un médicament conduit forcément à l'apparition de résistances. L'industrie doit avoirle souci de la pérennité des produits. »
Conférence de presse Abbott, Paris.
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