Surdité : plus de deux millions d’assurés renonceraient à s’appareiller faute de moyens

Publié le 28/09/2015

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Seule une personne sur quatre ayant une déficience auditive s'équipe d'une audioprothèse. C’est le constat fait par la dernière étude UFC-Que-Choisir publiée ce lundi qui établit que, sur les 6 millions de personnes souffrant de déficiences auditives pouvant justifier d'être appareillées, seules un quart (1,5 million) le sont.

Pour le magazine de consommateurs, pas besoin de chercher bien loin la vraie raison de cette abstention. Le prix moyen d'un appareil auditif est de 1.550 euros par oreille. Or dans 80% des cas les acheteurs ont besoin d'équiper les deux oreilles en même temps. Compte tenu des remboursements très limités de l'assurance-maladie (120 euros par appareil) et des complémentaires santé, les consommateurs conservent une dépense à leur charge de 1 100 euros par oreille. L'étude estime donc que 2,1 millions de personnes renoncent à s'équiper en raison du prix, "au risque de s'isoler progressivement de leur entourage et de leur vie sociale".D'autres sont rebutées par des doutes sur l'efficacité de l'appareil, ou ont des réticences psychologiques à porter une audioprothèse.

Les auteurs attribuent les prix dissuasifs à une "pénurie" d'audioprothésistes en France: environ 3.100 pour des besoins estimés à 7.150 professionnels, et sont donc en position d'obtenir auprès des enseignes des salaires élevés, qui se répercutent dans les prix. Les appareils seraient revendus "4,5 fois leur prix d'achat". Pour enrayer la pénurie d'audioprothésistes, UFC-Que Choisir demande aux ministères de la Santé et de l'Education un relèvement du numerus clausus introduit à la rentrée 2015 (seuls 199 nouveaux professionnels seront formés cette année).


Source : lequotidiendumedecin.fr