Le tour de France de MG France s’est arrêté la semaine dernière dans un grand hôtel parisien. Le président du syndicat, le Dr Claude Leicher, et deux candidats aux prochaines élections professionnelles, les Drs Agnès Giannotti et Richard Handschuh, ont motivé la soixantaine de médecins franciliens présents et tenté de répondre à leurs inquiétudes.
Visite à 56 euros, accès à la majoration MPC de deux euros, revalorisation du forfait ALD... un tract distribué aux participants liste les promesses de campagne de MG France. « La situation actuelle est profondément injuste et je ne veux plus être maltraitée », lance le Dr Gianotti. Les premiers échanges portent sur la bataille tarifaire lancée en février par le syndicat sur la hausse du C à 25 euros. Une généraliste parisienne explique ne pas savoir comment demander à ces patients les deux euros supplémentaires. Elle n’est apparemment pas la seule. « L’empathie » des médecins, « parfois se retourne contre nous », expliquent les candidats. « Je ne souhaite pas envoyer les généralistes au casse-pipe, déclare Claude Leicher, mais la quasi-totalité de mes patients sont remboursés quand je cote à 25 euros ».
On se défendra
Lorsqu’ils prennent la parole, les médecins dans la salle abordent spontanément la mise aux normes des cabinets. « Comment faire lorsque le cabinet se situe dans une copropriété ? » « Comment faire si nous partons à la retraite l’année prochaine ? » « Des financements par la mairie sont-ils envisageables ? » Les questions s’enchaînent sur l’agenda (Ad’Ap), que les médecins doivent remplir d’ici au 27 septembre. « L’accessibilité est un sujet d’inquiétude majeure qui a totalisé 55 000 visites sur notre site », affirme le Dr Leicher. Le patron de MG France redoute qu’une application rigoureuse des textes accentue la désertification médicale. Le syndicat a demandé un moratoire et conseillé aux généralistes de différer le dépôt du formulaire CERFA dans l’attente d’une négociation avec les pouvoirs publics. « On est potentiellement tous attaquables, mais on se défendra », assure le Dr Leicher.
En milieu de soirée, les esprits s’échauffent. Des généralistes évoquent la préférence des jeunes pour le salariat. Selon lui, cela nuira au maillage territorial sur le long terme. Le syndicat tente de rassurer, statistiques à l’appui ; les jeunes sont toujours attirés par l’exercice de ville mais ont de l’appétence pour l’exercice en maisons de santé pluridisciplinaires. Des « coquilles vides » pour certains, des « solutions » pour d’autres. En fin de réunion, les candidats réaffirment leur opposition au tiers payant généralisé obligatoire. Avant de rappeler l’enjeu du scrutin. « Le vote aux URPS est primordial, affirment Agnès Giannotti et Richard Handschuh. Plus nous serons nombreux, plus nous pèserons sur l’ensemble des décisions politiques. »
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature