Philippe Roth est-il le grand écrivain américain de la fin du XXe siècle ? Cinquante ans après le scandale qui a accompagné la publication de Portnoy et son complexe désormais traduit par la Plainte de Portnoy dans cette nouvelle traduction, le passage du temps offre l’opportunité d’une nouvelle lecture. Faut-il vraiment parler de chef-d’œuvre, comme le qualifie Paule Lévy dans une notice fouillée du roman ? L’émotion provoquée alors par le langage cru s’est pour le moins estompée. Le regard ironique sur la psychanalyse est devenu un lieu commun. Enfin, toutes les mères juives ou presque des deux rives de l’Atlantique ont depuis compulsé un manuel de Freud pour les nuls. La charge du livre s’en trouve d’autant émoussée. Pour autant, à cette époque bénie des Dieux, la littérature s’enivrait encore du parfum de scandale. C’était enfin le temps où l’écriture revendiquait le droit à l’humour libre. Le reste, on le concédera aisément, n’est que littérature… •
Philippe Roth, Romans et nouvelles, 1959-1977, bibliothèque de la Pléiade, 1 280 p., 64 euros jusqu’au 31 mars, 69,90 euros ensuite.
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