Ce restaurant Saïgon qui occupe toute la scène des Ateliers Berthier relève-t-il d'un théâtre fastfood où tout est aisément consommable, standardisé avec juste ce qu'il faut comme ingrédients d'émotion? Après un triomphe lors du dernier festival d'Avignon, le spectacle affiche également complet à Paris. Pourtant cette tranche de vie qui se déroule depuis 1939 jusqu'en 1996 entre l'Indochine puis le Vietnam et la France nous a laissés, qu'on nous pardonne, sur notre faim. Dans ce restaurant populaire secoué par les soubresauts de l'histoire où les frontières du temps et l'espace jouent à saute-mouton, les histoires d'amour finissent mal; les guerres brisent et séparent les familles. Pas de petite histoire donc mais de nombreux allers et retours sans soucis de la chronologie pour découvrir des destins brisés par la fin d'un monde. Mais tout le spectacle, et c'est là sa grande faiblesse, est tendu par le seul fil de la nostalgie. Jamais le parcours de ces personnages ne relève d'un choix complexe. L'intime est certes bousculé par la grande histoire. Mais jamais comme dans le théâtre de Tchekhov, l'émergence de nouveaux rapports de force se révèlent en creux dans les drames privés. Ici tout se joue en surface à la manière de ces chansons populaires, françaises et vietnamiennes, qui rythment le spectacle. La complexité, la profondeur des situations n'étaient pas au menu. Dommage.
En français et vietnamien, surtitré en français. Ateliers Berthier 75017 Paris. Du 12 janvier au 10 février 2018. Durée 3h15 avec entracte.
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