Un généraliste propharmacien s'installe dans la Drôme, les officinaux l'attaquent en justice

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Publié le 14/02/2020
Médicaments

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Crédit photo : GARO/PHANIE

Dans la Drôme provençale, le maire du petit village de Séderon est consterné. L'histoire était pourtant belle, l'édile ayant trouvé un nouveau généraliste pour sa commune en décembre dernier, après des années de recherches. Seulement, quelques semaines après l'installation du médecin de famille, les pharmaciens d'officine du secteur viennent de déposer un recours devant le tribunal administratif contre le Dr Antoine Guezennec, rapporte France bleu. Son tort : avoir repris l'activité de propharmacie de son prédécesseur, parti en 2015, avec l'accord de l'Agence régionale de santé (ARS). 

Pas une nécessité selon les pharmaciens du coin

Pour les officinaux du secteur, cette activité supplémentaire de propharmacien n'est pas le reflet d'un besoin des habitants de ce village des Hautes Baronnies et des alentours et représente une concurrence. « Je pourrais perdre un tiers de mon chiffre d'affaires », déplore Françoise Gillet, pharmacienne dans le village voisin de Montbrun-les-Bains au micro de France bleu.

Pour le maire Jean Moullet, cette fronde, rejointe par trois autres généralistes, est incompréhensible. Dans ce coin reculé, situé à une centaine de kilomètres à l'est de la sous-préfecture drômoise Montélimar, la pharmacie la plus proche de Montbrun-les-Bains se situe à 30 kilomètres aller-retour de Séderon. La deuxième, située à Buis-les-Baronnies, est éloignée de plus de 33 kilomètres. « La grande majorité de la population de Séderon est âgée, sans moyen de locomotion. Un médecin qui délivre des médicaments, c'est essentiel », clame le maire. 

En 2016, une affaire similaire avait eu lieu à Civry, en Eure-et-Loir, où une jeune généraliste nouvellement installée propharmacienne avait été attaquée par le syndicat des pharmaciens local. L'affaire était allée jusqu'à la Cour d'appel de Nantes, qui avait finalement débouté le syndicat des pharmaciens et permis à la généraliste de conserver son autorisation de délivrer des médicaments.


Source : lequotidiendumedecin.fr