Une amélioration nette de la qualité de vie

Publié le 06/06/2013
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La stimulation cérébrale profonde des noyaux sous thalamiques est le traitement de référence de la maladie de Parkinson au stade avancé des fluctuations motrices et des dyskinésies. L’intervention est réalisée alors que le malade a le plus souvent une qualité de vie dégradée, et a perdu en grande partie son insertion sociale et professionnelle. Elle permet néanmoins une amélioration très nette de la motricité et de la qualité de vie à court et long terme sans empêcher l’évolution finale vers le stade des complications doparésistantes (chutes, détérioration cognitive…). Cette étude visait à démontrer que la neurostimulation réalisée plus tôt dans l’évolution de la maladie (7 ans contre 11-12 ans habituellement) permet une amélioration significative de la qualité de vie par rapport au traitement médical, cette amélioration portant particulièrement sur la morbidité psychiatrique et la composante psycho sociale. La neurostimulation est supérieure au traitement médical optimisé sur les différents aspects moteurs de la maladie mais au prix d’effets secondaires plus nombreux. Dans la plupart des cas, il s’agissait de complications peu sévères. Les effets secondaires sévères étaient comparables dans les 2 groupes, il s’agissait essentiellement de troubles comportementaux et d’hallucinations dans le groupe traité médicalement, alors que les dépressions majeures étaient plus nombreuses dans le groupe traité par neurostimulation malgré un effet positif de la chirurgie sur l’humeur. Cela ne se traduisait pas néanmoins par un taux de suicide supérieur du fait du protocole de surveillance des troubles psychiatriques mis en place dans cette étude. Ces résultats incitent donc à opérer plus tôt les malades parkinsoniens lorsqu’ils sont encore au stade des complications motrices. L’amélioration spectaculaire des fluctuations et des dyskinésies même si elle ne dure que quelques années permet au malade de retrouver en grande partie la qualité de vie qu’il avait dans la phase précédente dite « de lune de miel ». Ce protocole a permis également de démontrer en comparant 2 cohortes suivies au même stade de la maladie de façon prospective, que la chirurgie pouvait entraîner de nombreux effets secondaires, et que les traitements dopaminergiques à fortes doses prescrites à ce stade de la maladie pouvaient en donner autant sinon d’avantage !

Hôpital de la Timone, Marseille.

 Pr JEAN-PHILIPPE AZULAY

Source : Bilan spécialistes