« Il existe une relation linéaire entre pression artérielle et risque d'accident cardio-vasculaire. Toutes les recommandations établies dans différents pays s'accordent sur la nécessité de déclencher le bilan étiologique devant des chiffres tensionnels élevés, mais elles diffèrent quant à l'instauration d'un traitement médicamenteux ; la communauté anglo-saxonne va jusqu'à spécifier celles qui doivent bénéficier d'un "avis spécialisé", a souligné le Pr Brobie (Paris). Toutefois, un consensus existe s'il s'agit de cas particuliers : HTA maligne, HTA laissant augurer une complication imminente. »
Quatre catégories de patients à risque
Ce constat est issu d'une étude comparant les attitudes de prévention cardio-vasculaire en fonction de recommandations adoptées dans chaque pays. Ces recommandations varient d'un pays à un autre, d'une culture à une autre. Les recommandations américaines préconisent d'obtenir des chiffres tensionnels le plus bas possibles tant que les médicaments sont bien tolérés. L'OMS préconise de distinguer les chiffres de 140/90 en consultation et de 130/85 au domicile ou en automesure. Les Anglais insistent sur l'intérêt de l'utilisation de l'aspirine et des statines.
Les complications cardio-vasculaires et les risques relatifs sont quantifiés ; les patients sont classés en quatre catégories de risques : faible, moyen, élevé, très élevé. Les seuils d'interventions thérapeutiques sont déterminés en fonction de ce classement et dépendent des chiffres tensionnels, de l'ancienneté de l'hypertension artérielle, de l'existence ou non de pathologies associées.
D'une manière générale, en première intention et en dehors de situations à risque augmenté, les diverses recommandations s'accordent pour préconiser la mise en route d'une méthode thérapeutique non médicamenteuse (diététique, activité physique, arrêt du tabac). Lorsqu'il faut traiter, toutes les recommandations autorisent l'ensemble des traitements antihypertenseurs mais préconisent de commencer par les bêtabloquants et les diurétiques (sauf contre-indications).
Les recommandations de l'ANAES
En France, l'ANAES préconise, en 2000, des choix en fonction des pathologies :
- dans le diabète avec protéinurie : les IEC ;
- dans l'insuffisance cardiaque : IEC + diurétiques ;
- dans l'insuffisance systolique du sujet âgé : diurétiques + antagonistes calciques ;
- dans l'infarctus du myocarde : bêtabloquants ;
- dans le dysfonctionnement myocardique : IEC ;
- dans l'insuffisance rénale : IEC.
La plupart des recommandations ont intégré d'autres principes thérapeutiques tels que la possibilité d'utiliser des associations faiblement dosées, d'utiliser des médicaments à longue durée d'action, de préférer le changement de classe de médicaments plutôt que l'augmentation des posologies, de ne pas hésiter à associer des traitements anti-HTA entre eux.
Un effort particulier est fait pour améliorer l'observance des traitements. Les objectifs tensionnels sont avant 65 ans 140/90 mmHg et après 65 ans une baisse de la PA systolique.
D'après le symposium satellite des Laboratoires Bristol-Myers Squibb et Sanofi Synthélabo.
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