Une étude suggère un lien de causalité entre déficience en vit D d’origine génétique et sclérose en plaques

Publié le 26/08/2015

Les individus porteurs de gènes associés à une déficience en vitamine D ont un risque au moins deux fois plus élevé de développer une sclérose en plaques (SEP), selon une étude publiée ce mardi dans la revue « PLoS Medicine ».

Certes, il ne s’agit pas de la première étude à mettre en évidence une association entre une déficience en vitamine D et la maladie neurodégénérative, mais ces résultats « plaident fortement en faveur d’un lien de causalité » entre ces deux phénomènes, concluent les auteurs.

Pour cette étude, réalisée sous la direction de Brent Richards, de l’université de McGill, au Canada, les chercheurs ont d’abord criblé le génome de près de 34 000 participants, identifiant 4 SNPs (polymorphismes à nucléotide simple) influençant les taux circulants d’un marqueur de la vitamine D (la 25-hydroxyvitamin D).

Ils ont ensuite évalué le profil génétique de ces SNPs chez près de 14 500 malades atteints de la SEP et plus de 24 000 personnes en bonne santé. D’après les résultats, les personnes avec un profil génétique associé à une déficience en vitamine D présentaient au moins 2 fois plus de risques de développer la maladie.

Une supplémentation en préventive ?

Pour les auteurs, « l’identification de la vitamine D comme facteur de susceptibilité de la SEP peut avoir de fortes implications dans le domaine de la santé publique, vu que la déficience en vitamine D est relativement fréquente, et que la supplémentation en vitamine D est à la fois plutôt sûre et peu onéreuse. »

Pour le Dr Benjamin Jacobs, directeur du service pédiatrique du Royal National Orthopedic Hospital à Londres, qui n’a pas contribué à l’étude : « Soit la déficience en vitamine D provoque la SEP soit il y a d’autres interactions génétiques complexes », a-t-il déclaré à l’AFP. Un bémol cependant concernant un potentiel effet préventif et thérapeutique de la supplémentation en vitamine D dans la SEP : « Nous ne savons pas encore si donner de la vitamine D à des enfants et des adultes en bonne santé diminuera leur risque de développer la SEP, mais des essais cliniques sont en cours pour l’étudier », note-t-il.


Source : lequotidiendumedecin.fr