Va-et-vient autour du sang pour sang

Publié le 08/05/2015
Article réservé aux abonnés

Posée il y a plus de trente ans, l’interdiction faite aux homosexuels de donner leur sang pourrait être prochainement assouplie. Mettre fin à cette exclusion permanente et absolue compte parmi les promesses de campagne de François Hollande qui expliquait, en 2012, qu’ « il n’y a pas de `population à risques’ mais `des pratiques’ à risques’». Et le futur président de considérer « dévastateur à tous les niveaux d’accréditer une forme de présomption de séropositivité des hommes homosexuels ». Favorable à cette évolution au début du quinquennat, Marisol Touraine s’est rapidement montrée plus réticente. Si elle « ne trouve pas normal qu’il y ait de discrimination », la ministre de la Santé déclarait en décembre 2012 qu’elle ne pouvait « pour autant (…) lever l’interdiction que si on me donne une garantie absolue que cela n’apportera pas davantage de risques pour ceux qui seront transfusés ». Ce qui n’a pas empêché un groupe d’experts emmenés par le député Olivier Véran (PS) de préconiser, dans un rapport sur la « filière du sang » publié en juillet 2013, la fin de l’éviction des homosexuels du don du sang. Une position que ne partage pas le CCNE qui recommande, dans un avis de mars dernier, que « les contre-indications actuelles soient maintenues ». Malgré ce point de vue, l’Assemblée nationale a voté à l’unanimité un amendement à la loi de santé visant à substituer à l’orientation sexuelle un critère fondé sur les comportements à risques. Favorable à cette disposition, la Ministre de la Santé a annoncé la tenue, fin mai, d’une réunion pour faire « évoluer » la question de l’exclusion des homosexuels du don du sang. Une déclaration qui fait suite à un arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne dans lequel elle incite la France à vérifier si "des méthodes moins contraignantes que l’exclusion permanente" permettraient d’ "identifier les comportements sexuels à risque".


Source : Le Généraliste: 2720