« Nombreux et subtils sont les chemins qui mènent à l'anormalité ; ils diffèrent d'un patient à l'autre, et d'un jour à l'autre chez chaque patient », expliquait Oliver Sacks dans son livre L'homme qui prenait sa femme pour un chapeau, qui avait été mis en scène par Peter Brook à plusieurs reprises. Dans un autre style, mais de façon plus focalisée sur la pathologie de l'hystérie, Gérard Watkins présente actuellement au théâtre de la Tempête Ysteria. Après une entrée en matière dans une clinique qui montre deux jeunes patients sous traitement (Malo Martin et Yitu Tchang, formidables) atteints de paralysie du poignet et de crises récurrentes, l'auteur nous plonge dans l'histoire. D'abord les prêtres dévoués au temple d'Asclépios tentaient d'exorciser les malades par des rites chamaniques en les faisant éternuer pour faire descendre leur utérus. Ensuite, une bulle papale publiée par Innocent VIII en 1487 a servi de prétexte au massacre de centaines de milliers de femmes passées au bûcher car accusées de sorcellerie. Mais là n'est pas l'essentiel qui repose plutôt sur ces deux cas. Les trois médecins qui s'en occupent reflètent chacun un courant, jungien (Julie Denisse), freudien (David Gouhier) et cognitivo-comportemental via l'hypnose (Clémentine Ménard). Chacun tente d'apporter des réponses et de soulager ses patients, non sans difficultés et sans tension entre les professionnels. A découvrir.
Théâtre de la Tempête, jusqu'au 14 avril 2019, du mardi au samedi 20H30, dimanche 16H30, durée : 2H15.
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