Identifier une poussée
> La SEP se révèle par une poussée dans environ 85 % des cas. La poussée correspond à l’apparition de signes neurologiques nouveaux ou étant déjà survenus, d’installation le plus souvent progressive sur quelques heures ou quelques jours en dehors de tout contexte fébrile et de tout problème intercurrent et durant au moins 24 heures suivis d’une récupération complète ou partielle.
Au moment des poussées, il y a une activation du phénomène inflammatoire immunitaire avec destruction de la myéline qui peut se traduire par des signes neurologiques ou rester asymptomatique. La gaine a un pouvoir de réparation, ceci explique les récupérations après les poussées mais parfois l’axone est également atteint. La régression est souvent totale au début de la maladie mais les séquelles neurologiques deviennent fréquentes au bout de quelques années d'évolution ou dans les formes sévères d'emblée.
> Pour être une véritable poussée, elle doit durer au moins 24 heures et être séparée de la précédente d’au moins 30 jours. La plupart durent de quelques jours à quelques semaines ou même quelques mois. Des signes neurologiques durant seulement quelques heures ne sont pas considérés comme une poussée.
> Les signes neurologiques sont divers et le diagnostic n’est pas toujours aisé ; il peut s’agir de troubles visuels souvent isolés (baisse d’acuité visuelle ou diplopie), de troubles sensitifs (engourdissements, fourmillements, sensation de peau cartonnée, douleurs) pouvant toucher un ou plusieurs membres ainsi que le visage, de troubles moteurs (faiblesse musculaire), de troubles de la coordination ou de l’équilibre, de troubles urinaires (impériosités ou dysurie), de troubles cognitifs. Environ 50 % des poussées débutent avec des signes moteurs ou sensitifs, 20 % par une névrite optique (5).
Traitement de la poussée
Deux poussées sur trois récupèrent spontanément aussi la décision de traiter dépend surtout de la gêne engendrée par l’attaque neurologique. La poussée n’est pas une urgence, on peut temporiser 2/3 jours : soit les symptômes s’améliorent et on s’abstient ; soit ils s’aggravent et dans ce cas il faut traiter. À nuancer, une atteinte sévère (par exemple paralysie complète d’un membre ou baisse d’acuité à moins de 4/10 d’un œil) justifie une prise en charge rapide.
La corticothérapie en perfusion - bolus de méthylprednisolone (Solumedrol) à la dose de 500 mg à 1 000 mg/j - pendant trois à cinq jours, réduit la durée de la poussée, mais cela ne joue pas sur la récupération à moyen terme et ne modifie pas l’évolution à long terme de la maladie. (6) Ces bolus modifient la réponse immune cellulaire.
Le plus souvent administrée en milieu hospitalier, la perfusion est réalisable à domicile sous certaines conditions. Une administration de Médrol par voie orale (1 000 mg/jour) pendant 3 jours peut se discuter pour le traitement de poussées peu sévères, après l’accord du neurologue, en l’absence de contre-indication, chez des patients qui ont déjà reçu du Solumedrol dans le passé.
Etude et Pratique
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