> Quelle que soit l’étiologie de la talalgie plantaire, le patient doit recevoir des conseils de chaussage précis et détaillés (voir encadré E1).
Si le patient souhaite porter certaines de ses chaussures ayant toutes les qualités requises mais avec un talon trop bas (moins de 10 mm) ou absent, il peut acheter une paire de talonnettes dans une cordonnerie. Il s’agit de talonnettes dites de rehaussement ou de compensation, en matériau ferme (liège ou plastique), de 5 à 6 mm pour une chaussure à tige basse, 10 mm dans une tige haute (botte, bottine), à bords parallèles et à porter pendant 4 à 6 semaines.
Il faut éviter les talonnettes d’amortissement, en matériau viscoélastique, amortisseur ou en mousse, qui créent une micro-instabilité à la pose du talon au sol et absorbent une partie de l’énergie cinétique entraînant une surcharge de travail musculaire. Ce type de matériau accentue les contractures réflexes ; de plus, rappelons que nous sommes devant une pathologie d’excès de tension et non de pression.
> La kinésithérapie joue un rôle positif à condition d’éviter les techniques qui augmentent la contracture réflexe ou la tension de l’aponévrose plantaire (stretching, étirement actif direct du SCP, ondes de chocs). L’objectif est l’assouplissement et l’étirement, en douceur, du SCP (encadré 2).
> Un massage transverse profond (MTP) près de l’enthèse douloureuse est souvent efficace. Il est judicieux de prévenir le patient du déclenchement d’une douleur intense mais brève. La douleur peut être limitée par un glaçage local de 5 à 10 mn. Il faut informer le patient que la persistance (plus d’une heure) d’une forte douleur après un MTP justifie l’abandon temporaire de la kinésithérapie et la recherche en imagerie d’une rupture partielle de l’aponévrose ou de micro-calcifications (voir photo P3). En cas de bonne tolérance, le patient doit pratiquer, à domicile, un automassage appuyé de la zone douloureuse suivi instantanément d’un glaçage d’environ 10 mn, opération à répéter toutes 45 à 60 mn, en fonction de ses disponibilités.
> En présence d’un dérouillage matinal invalidant (signe d’une contracture nocturne persistante du SCP), le patient doit le soir, avant de se coucher, prendre un bain de pied chaud décontracturant, 5 à 10 minutes, associé à un automassage de la plante en roulant une petite balle sous le pied par exemple.
> Ces simples conseils d’hygiène podale suffisent souvent à améliorer les symptômes et autoriser la reprise d’une activité de marche sans douleur.
> Dans le cas contraire, le bilan décrit précédemment s’impose. L’échographie permet de visualiser la lésion et de pratiquer une infiltration de cortisone dans la zone hypoéchogène, sous contrôle de la vue, en étant sûr qu’il n’y a pas de rupture ou de microcalcifications.
Cas clinique
Le prurigo nodulaire
Étude et pratique
HTA : quelle PA cible chez les patients à haut risque cardiovasculaire ?
Mise au point
Troubles psychiatriques : quand évoquer une maladie neurodégénérative ?
Étude et pratique
Complications de FA, l’insuffisance cardiaque plus fréquente que l’AVC