C’est une longue et prudente recommandation que vient de livrer la HAS sur le fameux TDAH (trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité) de l’enfant. Tout d’abord, pas de diagnostic hâtif. Le diagnostic de TDAH ne doit être évoqué que si ces symptômes vont constituer un handicap pour l’enfant, que ce soit dans son apprentissage scolaire, ses relations sociales et/ou sa vie quotidienne, et s’ils persistent dans le temps, au moins 6 mois.
› Ce syndrome associé 3 symptômes d’intensité variable : le déficit de l'attention (incapacité à terminer une tâche, oublis fréquents, distractibilité, refus ou évitement de tâches exigeant une attention accrue) ; l'hyperactivité motrice (une agitation incessante, l'incapacité à rester en place lorsque les conditions l'exigent)?; l'impulsivité (la difficulté à attendre, le besoin d'agir, la tendance à interrompre les activités des autres). Les signes évocateurs d’un TDAH sont majoritairement observés avant 12 ans. Ils sont plus fréquents chez le garçon que chez la fille (2 à 3 garçons pour 1 fille).
Une enquête a mis en évidence chez des enfants de 6 à 12 ans souffrant d'un TDAH que 47% présentaient une dominante de troubles de l'attention et non de l’hyperactivité motrice. 36% des enfants montraient des symptômes d’hyperactivité et d’impulsivité) et 17% une association des trois.
› Mais, en même temps, la précocité du repérage du TDAH est en effet cruciale. Ce d’autant que les formes à prédominance « déficit d’attention » – plus fréquentes chez les filles – sont plus tardivement diagnostiquées car moins bruyantes. En effet, un retard diagnostique et/ou une absence de prise en charge peuvent conduire au fil du temps chez l’enfant à une aggravation des conséquences psychologiques (perte de confiance en soi, faible estime de soi), scolaires (redoublements plus fréquents, exclusion scolaire), familiales (conflits familiaux) et sociales (difficultés relationnelles avec les pairs). « Sur le long terme, il existe un risque de répercussions délétères sur la vie entière », résument les experts.
› Une fois le diagnostic posé par le spécialiste du trouble, la prise en charge doit être globale et adaptée aux symptômes de l’enfant et à leur sévérité. Elle sera d’autant plus efficace qu’elle est initiée avant l’adolescence. Sans surprise, les experts privilégient en première intention la prise en charge non médicamenteuse dont les principales sont l’approche cognitivo-comportementale et l’approche psychodynamique. La première tente d’aider l’enfant à améliorer son attention et à contrôler son impulsivité. La seconde quant à elle ne constitue pas un traitement spécifique du TDAH et se focalise sur la dynamique familiale.
› La prescription médicamenteuse de méthylphénidate, très encadrée en France, est indiquée lorsque les mesures non médicamenteuses se sont révélées insuffisantes et en complément de ces mesures. La primoprescription n’est possible qu’à l'hôpital par un spécialiste du trouble, et ce pour une durée de 28 jours. Le renouvellement est possible en ville que pour un an.
› Enfin, pas de prise en charge efficace sans inclure tous les protagonistes qui entourent et éduquent l’enfant, à commencer par les professionnels de l’Education nationale. En France, 3,5 à 5,6 % des enfants scolarisés souffriraient de TDAH. L’âge moyen du diagnostic par un spécialiste se situe à 9-10 ans.
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