La Fédération de l’hospitalisation privée (FHP) s’alarme de la situation financière dégradée de ses 566 établissements spécialisés en médecine, chirurgie et obstétrique (MCO), dont 37 % étaient en déficit en 2012 (contre 35 % en 2011), selon le rapport annuel de l’Observatoire économique et financier des cliniques privées françaises, présenté ce jeudi.
Malgré un chiffre d’affaires en hausse de 1,9 %, les cliniques se disent victimes d’une « asphyxie économique », au regard des tarifs « quasiment inchangés depuis huit ans » de l’assurance-maladie, de l’inflation, et des charges « qui explosent ». Comme en 2012, 71 % des établissements se situent en dessous du seuil de résultat net minimum (3 %) préconisé par les experts pour pouvoir investir, déplore la Fédération.
Stabilité des règles fiscales et tarifaires.
L’économie du financement du secteur privé MCO reste déséquilibrée : 88,6% du chiffre d’affaires résulte du remboursement des soins par l’assurance-maladie (un chiffre d’affaires en deçà des charges totales). Le reste des recettes provient de la vente de services annexes (chambre particulière, restauration, etc.).
« L’État doit cesser d’ignorer les réalités économiques, s’insurge Lamine Gharbi, président de la FHP-MCO. Certaines prises en charge sont remboursées par la Sécu en-dessous des coûts de production, par exemple dans les opérations de chirurgie de l’obésité, des reins, des voies urinaires ou encore en matière de soins palliatifs. En vingt ans, 45 % des cliniques privées ont disparu ou ont dû se regrouper pour survivre. Si nous n’avions pas les recettes tirées de produits annexes, il n’y aurait sans doute plus de cliniques en France. »
La FHP-MCO réclame une visibilité économique sur trois ans, une revalorisation des tarifs en contrepartie de la maîtrise des volumes, une baisse de la fiscalité et des charges sociales.
Les cliniques MCO représentent 27 % de l’offre hospitalière et accueillent 8,5 millions de patients par an.
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