POUR LE DRØJEAN-PAUL HAMON, nouveau patron de la Fédération des médecins de France (FMF), « les négociations conventionnelles vont réellement commencer dans les 15 jours qui viennent, dans un contexte où chacun des participants a le dos au mur ». C’est donc à ses yeux le moment idéal pour porter à la connaissance des parties ses propositions en matière conventionnelle.
Au chapitre des revenus des médecins, la FMF milite pour le maintien du paiement à l’acte et du secteur II, arguant du fait que « seul le maintien du secteur II permettra une vraie revalorisation du secteur I qui devra pour cela devenir attractif ». La FMF demande aussi que l’accès au secteur optionnel ne soit pas réservé aux seuls médecins de secteur II, mais ouvert à tous, et à l’ensemble des spécialités.
Côté forfaits, le syndicat de Jean-Paul Hamon veut tout d’abord revenir aux sources et remplacer la notion de médecin traitant par celle de médecin référent, « car tous les médecins sont traitants ». Il plaide pour une formule généralisée (et non réservée aux seuls patients en ALD), dont le montant « ne saurait être inférieur à celui supprimé d’un trait de plume par les signataires de la convention de 2005 » (46 euros à l’époque), et qui permettrait au médecin de mieux supporter les charges liées au secrétariat, au dossier informatisé communiquant, et de participer à « une FMC indépendante de l’industrie pharmaceutique ». Mais la FMF demande également la création d’un « forfait structure » dont le montant serait variable en fonction du lieu d’exercice, « pour prendre en compte le service rendu par les médecins qui s’installent dans les zones délaissées ou à risques ». Le syndicat demande enfin que dans la CCAM, une attention particulière soit portée à des spécialités comme la psychiatrie ou la gynécologie médicale « dont le montant des actes est notoirement insuffisant ».
La paix des braves.
Le syndicat propose également « une pacification » des relations avec les caisses, et propose pour cela la modification de certains articles du code de la Sécurité sociale qui donnent selon elle « des pouvoirs exorbitants » aux directeurs de caisses lors de conflits avec les médecins. La FMF propose en échange la mise en place d’une structure partenariale au sein de la convention, qui serait chargée du règlement de ces litiges.
Au-delà, certaines propositions de la FMF peuvent être décoiffantes. Le syndicat demande en effet la suppression pure et simple du parcours de soins et du DMP. Pour Jean-Paul Hamon, le parcours de soins ne fonctionne pas et pénalise le patient, il faut le remplacer par une vraie coordination entre les différents professionnels de santé, grâce à une messagerie sécurisée qui permettrait à ces professionnels l’accès aux informations importantes, et au médecin traitant (ou référent, selon sa terminologie) de les centraliser. Même chose pour le DMP. Jugé « coûteux et inutile », il pourrait avantageusement, selon Jean-Paul Hamon, être remplacé par des logiciels métiers réellement communicants, de manière à faire circuler l’information entre les différents professionnels de santé. Dans un tout autre domaine, la FMF propose « une gestion plus efficace du prix et du volume des médicaments » en donnant aux caisses le pouvoir de moduler le prix de certains médicaments en fonction des volumes remboursés.
Enfin, constatant que la tarification à l’activité conduit les hôpitaux à privilégier souvent des activités qui relèvent de la médecine de ville, la FMF demande une restructuration de l’accès à l’hôpital afin que celui-ci se reconcentre sur ses missions initiales.
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