La gestion du CHU de Guadeloupe était au cœur mardi de la troisième audience du procès de Gaby Clavier, syndicaliste de l'UTS-UGTG, accusé d'avoir proféré des menaces de mort à l'encontre du directeur du CHU Gérard Cotellon.
Après deux audiences en décembre et en février, le procès de l'ex-secrétaire général de l'Union générale des travailleurs de Guadeloupe (UGTG) et de sa branche santé a repris avec sept témoins cités par la défense dénonçant le fonctionnement général de l'institution, loin des faits reprochés au prévenu.
Chaque témoin est venu raconter le manque de matériel du CHU, les conditions de travail à l'hôpital où « il n'y a pas toujours de l'eau », la « feuille de route » du directeur pour « supprimer 400 postes », selon Leïla Pau, secrétaire médicale et membre du CHSCT de l'hôpital, qui est allée jusqu'à parler d'« euthanasie des malades », sans entraîner de réaction du parquet. « Les discussions ne portent pas sur les faits du procès », a déploré Me Yannick Louis-Hodebar, avocate de la partie civile.
Tension très fortes
« Ce procès en sorcellerie est fait pour salir Gaby Clavier mais, surtout, pour mépriser notre culture et notre identité », a avancé Elie Domota, dernier appelé à la barre, qui parle aussi d'une volonté de « cacher », de la « falsification de chiffres notamment » et des « dysfonctionnements des services hospitaliers ayant conduit à la mort de centaines de personnes ».
Une quatrième audience a été fixée pour début mai.
Depuis le début de la crise sanitaire, et notamment depuis l'application de la loi du 5 août sur l'obligation vaccinale, des tensions très fortes animent le CHU de Guadeloupe, théâtre d'affrontements réguliers entre protestataires et forces de l'ordre.
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