En France, l’isolement menace un adulte sur quatre, et 5 millions de personnes sont effectivement seules. Un quart d’entre elles ont plus de 75 ans. « Précarité relationnelle », « isolement social », derrière les termes institutionnels, émerge une demande réelle. Sept Français sur dix reprochent à la puissance publique de n’être pas suffisamment mobilisée aux côtés des associations pour promouvoir la solidarité nationale.
Missionné en décembre 2012, Jean-François Serres, secrétaire général des Petits Frères des pauvres, a rendu ce vendredi ses préconisations pour « une mobilisation nationale contre l’isolement social des âgés » (MONALISA) à Michèle Delaunay, ministre déléguée à l’Autonomie, en présence de Brigitte Ayrault, ambassadrice du projet, de Martin Hirsch, président de l’Agence du service civique et de François Chérèque, inspecteur général des affaires sociales en charge du suivi du plan contre la pauvreté.
Ses propositions s’échelonnent à trois niveaux. Localement, des « équipes citoyennes MONALISA », composées de bénévoles, pourraient aller à la rencontre des personnes seules. Autonome, chaque équipe devra suivre une charte nationale et sera dotée d’un soutien financier d’amorçage. Un référent, salarié ou bénévole, les épaulera, ainsi que les jeunes volontaires du service civique.
Au niveau départemental, l’animation en réseau devrait favoriser l’émergence de nouvelles équipes dans des zones vides de toute initiative solidaire, et permettre d’atteindre des personnes très marginalisées ou recluses.
Enfin, la création d’une association MONALISA et d’un comité national est prévue au printemps 2014 afin d’inscrire la mobilisation dans la durée. Ces instances seront chargées du pilotage national du projet.
Pluralité d’acteurs publics et privés
Au-delà de l’État, MONALISA fait intervenir des associations, des collectivités territoriales, des caisses de retraites primaires et complémentaires, des mutuelles, la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie...Appelées à jouer plusieurs rôles (opérateurs d’équipes, diagnostic, repérage, évaluation, animation des coopérations...), ces parties prenantes devraient aussi abonder financièrement l’association MONALISA, dont les besoins sont évalués entre 1,5 et 2 millions d’euros par an, issus du privé et du public. Des financements ont déjà été demandés auprès de la CNSA et de la direction générale de l’offre de soins. Des discussions sont en cours avec les caisses de retraite.
MONALISA est destinée à s’inscrire dans la loi d’adaptation de la société au vieillissement, prévue à la fin de l’année mais aussi dans les schémas de prévention des agences régionales de santé et dans les missions des comités départementaux des retraités et des personnes âgées (CODERPA).
La concrétisation des premières mesures du rapport de Jean-François Serre devrait intervenir dès septembre 2013.
Investissement en santé : malgré l’urgence, pourquoi ça coince encore
Suicides de soignants à l’hôpital : Vautrin, Borne et Neuder visés par une plainte, ainsi que l’AP-HP
Opacité tarifaire, pratiques commerciales trompeuses… Les cliniques rappelées à l’ordre par Bercy
Vers un moratoire sur les fermetures des maternités ? Les obstétriciens du Syngof disent non