Editorial

Copier-coller ?

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Publié le 05/04/2018

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La France peut-elle s’inspirer des modèles étrangers pour réformer son système de santé ? La question se pose, une fois de plus, à la lumière des expérimentations de ces dernières années en Allemagne, Grande-Bretagne et aux États-Unis. La tentation du « copier-coller » a d’ailleurs toujours existé chez nous. Peut-être parce que ces pays ont la flexibilité qui nous manque pour inventer de nouveaux schémas sanitaires. Qu'on se rassure : les exemples d’adaptation demeurent pourtant limités comme si les innovations développées hors de nos frontières étaient difficilement exportables. Prenons les HMO (Health maintenance organizations), ces filières d’assurance santé américaines qui excitaient tant les régulateurs de tous poils dans les années 1990 : c’était sans compter sur la résistance des médecins français à tout ce qui pourrait ressembler, de près ou de loin, à des réseaux mutualistes… Échec aussi concernant, à la même époque, les lettres clés flottantes inspirées du système allemand. Cette fois, c’est l’opposition des libéraux de santé à la maîtrise comptable qui eut raison du dispositif. Inversement, la greffe a plutôt bien pris concernant le paiement à la performance, calqué sur le P4P (Pay for performance) britannique et qui a préfiguré la ROSP. Il a quand même fallu adapter le concept à nos règles du jeu. Et ce serait le cas également si l’on devait imaginer des ACO, MVZ et autres « new care models » à la mode de chez nous. Mais qu’est-ce qui intéresse tant les autorités françaises dans ces dispositifs développés outre-Atlantique, outre-Rhin et outre-Manche ? Incontestablement leur capacité à réinventer les rapports entre la ville et l’hôpital, deux logiques budgétairement et organiquement encore si étanches dans l’Hexagone.