L'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a constaté un léger signal positif ce vendredi 10 avril dans la lutte contre le Covid-19. La direction du CHU francilien a annoncé lors d'un point presse observer une « diminution du nombre de patients totaux admis en réanimation ». « C'est le deuxième jour en réanimation ou nous sommes sur un plateau. Hier, il y avait six patients admis en moins, aujourd'hui un patient en moins. Ce n'est pas un pic qui redescend mais un plateau », a expliqué le Pr Bruno Riou, directeur médical de crise à l'AP-HP. L'AP-HP a également constaté une « diminution du nombre d'appels au SAMU et des hospitalisations ».
À ce jour, plus de 2 500 patients sont en réanimation en Ile-de-France dont 1 088 à l'AP-HP. Au total, 4 824 patients sont hospitalisés à l'AP-HP et 44 000 suivis à distance via l'application Covidom.
10 patients en réanimation de l'AP-HP ont été évacués ce vendredi (sur les 45 transferts d'Ile-de-France) vers des établissements de Nouvelle-Aquitaine.
L'hôpital Henri-Mondor à Créteil dans le Val-de-Marne a également ouvert ce jeudi 9 avril un nouveau service de réanimation (qui devait ouvrir cet été) doté de 85 lits.
Pour sortir de l'effet de plateau, le Pr Renaud Piarroux, chef de service de parasitologie et mycologie à la Pitié-Salpêtrière, a émis deux recommandations : le port du masque pour les patients et leur isolement pour protéger leurs proches et« casser les chaînes de transmission ».
Les internes inquiets
À propos des ressources humaines de l'AP-HP, le directeur général Martin Hirsch a affirmé qu'il n'y avait pas eu de réquisitions en raison de l'aide apportée par les plateformes de recrutement, les étudiants, les internes et les professionnels d'autres régions. Ces renforts ont permis d'ouvrir plus de lits.
Or, l'Intersyndicale nationale des internes (ISNI), à l'origine de la cellule de crise parisienne des juniors, estime être arrivée au bout de la réserve d'internes pour couvrir les besoins en anesthésie-réanimation (670 sur les 1 500 réaffectés). « Nous avons placé tous les Franciliens, si on doit remplacer l'un d'entre eux car il est en arrêt maladie, on ne pourra pas », s'inquiète Pierre Hamann, responsable de la cellule.
En réa à Mondor, c'est donc 15 internes de province sur les 27 attendus qui vont prêter main-forte aux praticiens hospitaliers. Une quarantaine d'autres internes ont déjà proposé leur aide aux médecins d'Ile-de-France. Ils ne seront mobilisés qu'en cas de besoin. Le directeur médical de crise de l'AP-HP s'est montré rassurant sur une éventuelle pénurie de main-d’œuvre en précisant qu'« il n'y a pas lieu de dire qu'une catégorie professionnelle est en difficulté particulière ».
3 497 personnels hospitaliers de l'AP-HP ont été atteints ou sont atteints par le Covid-19, a également annoncé la direction ce vendredi. 5 % des personnels soignants et non soignants des services de réanimation ont aussi été testés positifs au Covid-19 depuis le début de l'épidémie.
Hôpitaux de Marseille : « l’affaire Adida est une déflagration », juge le DG de l’AP-HM François Crémieux
Santé des soignants : deux prix pour valoriser l’engagement des blouses blanches pour leurs pairs
Accès aux soins psy : l’alerte de la FHF
Directeur d’hôpital, un « métier exigeant et d’engagement » dont il faut « prendre soin », plaide l’ADH